“Aujourd’hui, on n’a plus le droit ni d’avoir faim, ni d’avoir froid.” Le refrain scandé par Coluche résonne encore dans toutes les têtes quand il s’agit des Restos du cœur. Cette association d’aide alimentaire créée en 1985 par l’humoriste assure aujourd’hui 35% des besoins en France. Mais l’inflation a sérieusement mis à mal les comptes de l’organisation. Le président des Restos, Patrice Douret, était reçu sur TF1 et lançait “un appel aux forces politiques et économiques de notre pays” pour le “lancement d’un plan d’urgence alimentaire”.
La réponse du gouvernement ne s’est pas fait attendre : la ministre des Solidarités Aurore Bergé a annoncé en suivant sur la chaîne de télévision privée une aide supplémentaire de 15 millions d’euros à l’association, rapporte Le Parisien. Des “avancées” saluées par Patrice Douret, bien que le président ait souligné qu’elles étaient encore insuffisantes. Car l’association souffre d’”un trou d’air” de 35 millions d’euros pour terminer l’exercice à l’équilibre, a-t-il expliqué. La raison à cela est l’inflation galopante, d’une part à cause de la “hausse très importante” du nombre de bénéficiaires de l’association, et de l’autre à cause de “l’augmentation de ses coûts de fonctionnement”.
6 millions d’euros pour les tout petits
“Il est clair qu’aujourd’hui, la difficulté, elle est majeure”, regrettait le président des Restos, craignant même de devoir “mettre la clé sous la porte” d’ici trois ans. Pour éviter d’en arriver à un tel gâchis, Patrice Douret devrait échanger avec Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances, dans les jours à venir. Car la fermeture de l’association serait une catastrophe pour l’équilibre du tissu d’aide alimentaire français. En 2022, les Restos ont servi 140 millions de repas et l’association prévoit d’augmenter ce chiffre à 170 millions cette année. La ministre des Solidarités a de son côté lancé un “appel solennel aux grandes entreprises” pour qu’elles se mobilisent “pour l’aide aux plus fragiles”. Elle a également annoncé la prévision d’une enveloppe de 6 millions d’euros pour des associations venant en aide aux tout petits pour assurer la distribution de couches ou de lait infantile.