Budget 2024 : la Banque de France prône « plus d’engagement et de crédibilité »

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a mis l'accent sur la nécessité pour la France de respecter ses engagements budgétaires, à travers la loi pluriannuelle de programmation des finances publiques et le projet de loi de finances 2024. Jeudi, la Banque centrale européenne a relevé encore une fois son taux d'intérêt de référence, à son plus haut historique, un mouvement visant à lutter contre l'inflation, mais qui alourdit le coût de la dette pour la France.


Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a appelé le gouvernement français à bâtir un budget pour 2024 qui fasse preuve de « plus d’engagement et de crédibilité » lors d’un discours à Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne), où se réunissent les ministres de l’Economie et des Finances de l’Union européenne.

 « Dans le passé, mon pays n’est pas parvenu à respecter ses engagements budgétaires. J’espère sincèrement que la prochaine loi pluriannuelle de programmation des finances publiques et le budget 2024 feront preuve de plus d’engagement et de crédibilité », a déclaré le banquier central.

Ces déclarations interviennent alors que le gouvernement doit présenter son projet de budget le 27 septembre prochain en Conseil des ministres. Pour réduire le lourd endettement de la France, le projet de loi de finances 2024 scelle la fin progressive du « quoi qu’il en coûte ». En outre, il identifie 16 milliards d’euros d’économies, sur fond de croissance moins dynamique qu’espérée. L’environnement économique morose a conduit l’exécutif à réviser en baisse à 1,4%, contre 1,6%, sa prévision de croissance du produit intérieur brut pour l’an prochain.

Le charge de la dette croît inexorablement

« En 2024, la croissance continuera de progresser », après 1% prévu pour 2023, a déclaré le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, à des journalistes. « Elle sera tirée par notre production manufacturière, par la sortie définitive de la crise inflationniste et par la reprise de la consommation », a-t-il poursuivi. « La récession en Allemagne, les difficultés en Chine et la persistance de taux d’intérêt élevés auront néanmoins un impact sur cette croissance. »

Jeudi, la Banque centrale européenne a relevé encore une fois son taux d’intérêt de référence, à son plus haut historique, un mouvement visant à lutter contre l’inflation, mais qui alourdit le coût de la dette pour la France. La charge de celle-ci, estimée à 38,6 milliards pour 2023, devrait atteindre 48,1 milliards l’an prochain – soit l’équivalent du budget prévu pour la défense – et jusqu’à 74,4 milliards en 2027.

Dans ce contexte plus difficile, et alors que s’approche le verdict en octobre des agences de notation Fitch et Moody’s sur la santé financière française, le gouvernement entend donner des gages de sérieux budgétaire. Il ambitionne de réduire l’endettement du pays de 111,8% du PIB en 2022 à 108,1% en 2027. Le déficit public devrait passer de 4,8% du PIB en 2022 à 4,4% en 2024 puis 2,7% à la fin du quinquennat, sous l’objectif européen des 3%.

« Cette accélération du désendettement est fondamentale au moment où tous nos partenaires européens sont engagés dans cette voie », a souligné Bruno Le Maire, alors que l’inflation devrait reculer à 2,6% l’an prochain contre 4,9% en 2023, selon l’exécutif.

16 milliards d’économies

Finis les milliards d’euros dépensés à tout-va pour soutenir ménages et entreprises face à la pandémie, puis aux chocs énergétiques et inflationnistes après l’invasion russe de l’Ukraine. Le gouvernement compte réaliser 16 milliards d’euros d’économies l’an prochain, dont l’essentiel (10 milliards) proviendra de la suppression progressive du bouclier tarifaire pour l’électricité, qui a permis de contenir les factures.

S’y ajouteront les réductions des aides aux entreprises (4,5 milliards) et à la politique de l’emploi (1 milliard) ainsi que 700 millions issus de la réforme de l’assurance-chômage. D’autres économies déjà évoquées, comme la suppression du dispositif Pinel d’aide à la construction neuve (2 milliards), le resserrement du prêt à taux zéro (PTS, 900 millions) ou la réforme des retraites, produiront leurs pleins effets ultérieurement.

Pour faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’État, le gouvernement peaufine « une taxation des surprofits » des sociétés concessionnaires d’autoroutes et compte relever l’accise sur le gaz (une taxe), « sans impact sur le consommateur », a souligné le locataire de Bercy.

Il table aussi sur la lutte contre la fraude (1,5 milliard par an à horizon 2027) et l’instauration de l’impôt minimal sur les sociétés (1,5 milliard dès 2026). Ce serrage de vis ne remet toutefois pas en question, selon le ministre, la stratégie du gouvernement d’alléger la fiscalité pour les entreprises comme les ménages, au cœur de sa politique depuis 2017.

La CVAE, un impôt de production pesant sur les entreprises, sera supprimée à hauteur de 1 milliard l’an prochain. Les ménages verront le barème d’imposition sur le revenu rehaussé de 4,8%, mais ils devront attendre 2025 pour voir se concrétiser la promesse d’une réduction d’impôts de 2 milliards.

(Avec AFP)


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