Les hôpitaux de Paris voient de la lumière au bout du tunnel. Touchée par une hémorragie de personnel forçant ses services à tourner au ralenti et creusant ses déficits, l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) promet d’accueillir plus de patients à la fin de l’année. « On pense pouvoir rouvrir d’ici à la fin de l’année 400 lits d’hospitalisation complète », a annoncé ce mercredi le directeur général de l’AP-HP, Nicolas Revel.
Les chiffres d’ouverture des lits peuvent fluctuer dans l’année mais « en 2022, on n’avait rien rouvert du tout », a souligné le dirigeant de ce groupe de 38 hôpitaux employant près de 100.000 personnes. Et de rappeler que quelque 1.800 lits d’hospitalisation ont fermé entre 2018 et 2022, soit l’équivalent « d’un petit CHU » [NDLR : centre hospitalier universitaire].
Baisse des départs d’infirmiers
L’augmentation des capacités d’accueil des hôpitaux de Paris traduit une amélioration sur le front du recrutement d’infirmiers, selon l’AP-HP. Avec une augmentation des nouvelles recrues projetée de 20 % sur un an (soit 400 nouvelles infirmières). « On a un début de tendance à la baisse du nombre de départs » (d’infirmiers), se félicite par ailleurs Nicolas Revel.
Le dirigeant veut voir dans ces signaux positifs, les « premiers effets » de son plan de redressement de l’établissement présenté à l’automne dernier, quelques mois après son arrivée en remplacement de Martin Hirsch. Pour fidéliser et attirer les soignants, l’AP-HP – qui n’a pas la main sur les salaires – mise sur une trentaine de « leviers » comme l’amélioration des conditions de travail avec une mise à niveau des systèmes informatiques, un renforcement de l’offre de logements ou encore des nouveaux horaires de travail.
Amélioration « fragile ».
Autant de chantiers qui donnent des « résultats encourageants », selon Nicolas Revel. « C’est fragile et le chemin est encore long », temporise cependant le dirigeant, citant des difficultés persistantes de recrutements pour certaines professions : comme les infirmières de blocs, les manipulateurs radio, les sages-femmes et les professionnels travaillant en gériatrie.
Les réouvertures de lits en fin d’année devraient permettre aux hôpitaux de Paris d’affronter plus sereinement l’hiver 2023 alors qu’ils avaient été submergés l’an dernier par les épidémies de Covid, de bronchiolite et de grippe. « Cela ne fera pas qu’il y aura moins de passage aux urgences mais on gérera mieux la vague des urgences grâce à ces ouvertures », a défendu Nicolas Revel.
Déficit en 2023
L’AP-HP assure qu’il devrait y avoir pour les services de pédiatrie et d’urgences des lits en quantité « significativement supérieure » à l’an dernier même si la situation est moins rassurante en réanimation.
L’augmentation des capacités ne permettra pas par ailleurs d’améliorer significativement les finances de l’AP-HP. L’établissement s’attend toujours à un déficit autour de 400 millions, d’euros en 2023. Il pourrait être bien supérieur si l’Etat ne compense pas comme espéré les surcoûts subis par l’AP-HP en raison de l’inflation, estimés à 200 millions d’euros.