Nouveau dérapage sur les dépenses de santé. On les croyait contenues, elles devraient finalement augmenter de 4,8 % cette année. Une tendance déficitaire qui selon le projet de loi de financement de la Sécurité sociale présenté le 27 septembre est prévue pour se poursuivre, avec une hausse autour de 3 % dans les prochaines années .
En première ligne des dépenses durant la crise sanitaire, la Sécurité sociale a accusé un déficit de 40 milliards d’euros en 2020. Les comptes sont en convalescence depuis mais le trou persiste en 2023 à près de 9 milliards. Il est attendu à plus de 11 milliards en 2024. L’augmentation des dépenses sociales est maintenant structurelle. Les coûts montent en raison notamment de la population vieillissante, de la progression des maladies chroniques ou des arrêts maladies.
Pistes d’économies
Le gouvernement prévoit différentes pistes d’économies. L’une d’elles étant d’augmenter les franchises chez le médecin et sur les médicaments en pharmacie, cette part assez peu élevée du prix qui n’entre dans aucun remboursement. Une mesure que certains dénoncent comme touchant les plus modestes. Elle se veut, du côté du gouvernement, un appel à la responsabilité des assurés sur la consommation du soin et des médicaments.
Une autre piste d’économies possibles de dépenses porterait sur l’indemnisation des arrêts de travail. Les salaires ayant augmenté, mécaniquement le coût des arrêts en a fait de même. En 2022 ils ont représenté plus de 15 milliards d’euros, en hausse de 8 % sur un an. Différentes propositions ont été faites mais le gouvernement a préféré temporiser sur ce sujet ultrasensible. Du côté de l’hôpital et des soignants, des revalorisations de salaires très attendues ont été faites mais les services continuent de tourner dans un équilibre fragile .