La dynamique du marché de l’emploi s’enraye en France

Les effectifs salariés dans le secteur privé ont reculé de 17.700 au troisième trimestre, selon une estimation provisoire de l'Insee. Le marché du travail est corrélé à une activité économique qui fait du surplace.


Dans sa dernière note de conjoncture, l’Insee avait fortement revu à la baisse ses prévisions d’emplois pour le second semestre, anticipant une stagnation . L’estimation provisoire que l’institut national de la statistique a publiée ce vendredi pour le troisième trimestre va dans ce sens, et même un peu plus.

De la publication, qui ne porte que sur le champ du secteur privé et qui sera confirmée ou non mi-décembre avec les chiffres définitifs, il ressort que les effectifs salariés ont reculé de 17.700 entre fin juin et fin septembre, légèrement plus qu’attendu. Soit une baisse de 0,1 %, après la hausse du même ordre lors du trimestre précédent.

PIB en berne

« Il s’agit du deuxième trimestre de quasi-stabilité après plusieurs trimestres de nette augmentation en 2021 et 2022 », a commenté l’Insee. L’emploi salarié privé excède toujours son niveau d’un an auparavant de 0,7 % (+138.800 emplois) et celui d’avant la crise sanitaire (fin 2019) de 6 % (+1,2 million d’emplois).

L’emploi intérimaire a baissé pour le troisième trimestre consécutif, de l’ordre de 40.000 postes, au point de se situer légèrement au-dessous de son niveau d’avant la crise sanitaire. Hors travail temporaire, les effectifs du secteur privé ont connu des fortunes diverses, mais toutes modérées : -0,2 % pour l’emploi agricole ; +0,2 % dans l’industrie ; -0,3 % dans la construction ; stabilité dans le tertiaire marchand ; légère baisse dans le tertiaire non marchand…

21.126 millions d’emplois dans le privé selon une estimation provisoire à fin septembre de l’Insee

Si l’on met de côté l’année 2020, il faut remonter au troisième trimestre 2018 pour retrouver un recul des effectifs salariés. A l’époque, elle était restée épisodique. Aujourd’hui, le ralentissement du marché du travail va de nouveau de pair avec l’évolution du PIB, qui n’a augmenté que de 0,1 % au troisième trimestre .

Cette corrélation met un terme à deux années post-Covid durant lesquelles la croissance de l’emploi a surpassé celle de l’activité, au grand étonnement des économistes et au détriment de la productivité de l’économie. Après les trimestres euphoriques de 2021 et 2022, faut-il y déceler l’amorce d’un retournement ou d’une pause en attendant la reprise de l’activité ?

Pour l’Insee, il est encore trop tôt pour le dire. « Il faudra attendre quelques mois avant de parler de retournement, on est sur des évolutions qui restent assez mesurées sur deux trimestres », a commenté le chef de la division synthèse et conjoncture du marché du travail de l’Insee, Yves Jauneau, cité par l’AFP.

En miroir de l’emploi, le taux de chômage a aussi stoppé sa forte décrue pour stagner aux environs de 7,3 % de la population active. Alors que le gouvernement vise toujours une baisse, année après année, pour atteindre 5 % à la fin du quinquennat, soit le plein-emploi, l’OFCE se montre plus pessimiste.

Dans sa note de conjoncture publiée mi-octobre, l’organisme de prévision et de recherche table sur une remontée à 7,9 % en fin d’année prochaine sous l’effet d’un double mouvement : la hausse marquée de la population active due à la mise en place de la réforme des retraites, à laquelle s’ajoute la baisse de l’emploi du fait d’une croissance atone et du rattrapage partiel des pertes de productivité passées .


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