La Suisse reste le pays qui attire le plus de jeunes talents selon l’Index mondial compétitivité et talents, publié par l’Insead, l’Institut Descartes et le Human Capital Leadership Institute. Elle devance Singapour et les Etats-Unis qui reviennent cette année à la troisième place. La France arrive à la 19e place comme en 2021 et en 2022. « Elle est entrée il y a trois ans dans le Top 20 , c’est une position stable et solide », souligne Bruno Lanvin, président de l’Institut Descartes et cofondateur de l’indice avec Felipe Monteiro, professeur de stratégie à l’Insead.
Pour son édition 2023, l’index a passé au crible 134 pays. L’étude montre une France qui progresse dans « la production de talents » – elle passe en un an du 9e au 7e rang -, récoltant les fruits des réformes menées en faveur de la formation et de l’apprentissage.
Sa capacité à former tout au long de la vie est désormais considérée comme l’une des meilleures – elle pointe à la 3e place. Son système éducatif est lui aussi reconnu (16e).
Faible employabilité
Mais elle reste à la peine sur le critère d’employabilité (43e). L’un des défis majeurs qu’elle doit relever, selon le rapport, concerne les « compétences professionnelles et techniques », une catégorie dans laquelle elle cède trois places en 2023 (25e).
L’Index 2023 souligne un autre point faible déjà pointé dans les éditions précédentes : la France n’est que 25e pour l’attractivité des talents. Un rang certes honorable relativement aux 134 pays auscultés mais qu’elle peine à améliorer. « Le principal reproche qui est fait n’est pas la fiscalité trop élevée de la France mais le manque de prévisibilité du système », assure Bruno Lanvin, qui note toutefois que « les talents français ont eux aussi tendance à moins s’exporter », l’effet positif d’un environnement devenu plus favorable aux start-up et à l’innovation.
S’ouvrir à l’immigration
Au moment où l’examen du projet de loi sur l’immigration – qui prévoit la régularisation sous conditions des étrangers irréguliers dans les métiers en tension – a démarré en plénière au Sénat, l’étude apporte sa contribution au débat : elle juge que la France gagnerait à s’ouvrir davantage aux minorités et aux immigrants.
« Des pays comme le Canada ou Singapour ont su gérer le sujet de l’immigration de façon à le rendre acceptable pour leur opinion publique et leur économie », observe Bruno Lanvin. « Toutes les études montrent que les équipes qui misent sur la diversité de pays, de langues, d’âge et de genre, sont les plus innovantes », insiste-t-il.