Les Français ont absorbé le choc de l’inflation avec l’aide de l’Etat

L'Etat a supporté la plus grande partie de la perte de revenu national liée à l'envolée des prix de l'énergie. Le pouvoir d'achat des ménages s'est maintenu depuis deux ans.


Grande distribution, supermarche, rayons, achat de produits alimentaires, Caddie en plastique de taille moyenne pour courses alimentaires,

Depuis deux ans, les Français ont le sentiment de payer un lourd tribut à la crise inflationniste. Ils ont pourtant été très protégés par la puissance publique. L’envolée des prix de l’énergie – et plus largement l’inflation importée – a certes entraîné en France une perte de revenu national de 40 milliards d’euros en 2021 et 2022. Mais « le pouvoir d’achat s’est maintenu sur deux ans en dépit de la baisse du salaire réel », a rappelé le directeur général de l’Insee, Jean-Luc Tavernier, lors d’une table ronde intitulée « Qui paye l’inflation importée ? » organisée aux Journées de l’économie à Lyon (Jéco).

Et la tendance devrait se poursuivre, selon Mathieu Plane économiste à l’OFCE. Après avoir progressé pendant la période du Covid, le pouvoir d’achat mesuré par unité de consommation (UC) devrait stagner entre la fin 2021 et la fin 2024, a-t-il estimé. Deux séquences se sont succédé : entre 2019 et 2021, le pouvoir d’achat par UC a été soutenu par les prestations sociales et par la fiscalité tandis qu’entre 2021 et 2023 il a été tiré par les revenus du capital.

Retour au niveau de 2019

« Les ménages ont une capacité de financement élevée, ils épargnent beaucoup », constate Mathieu Plane. Leur taux d’épargne est passé de 15 % du revenu disponible avant le Covid à près de 19 %.

En 2024, une nouvelle séquence devrait s’ouvrir. « En France, on s’attend à ce que le taux de croissance des salaires soit supérieur à celle des prix […] Les ménages devraient donc récupérer du pouvoir d’achat. Les marges des entreprises risquent en revanche d’être en retrait », a affirmé Agnès Benassy-Quéré, seconde sous-gouverneur de la Banque de France.

Pour l’instant, les entreprises s’en sont plutôt bien sorties avec un taux de marge revenu à son niveau de 2019 malgré le choc inflationniste. D’un secteur à l’autre, les situations sont toutefois hétérogènes. Situation de trésorerie plus tendue, allongement des délais de paiement : « Le passage de l’inflation a laissé des dommages », a souligné le directeur général de Rexecode, Denis Ferrand.

« L’environnement est en train de changer, prévient-il toutefois. Entre la seconde partie de 2022 et le début 2023, les entreprises ont passé des hausses de prix. Maintenant cette possibilité est en train de se refermer car la demande est contrainte. »

In fine, l’exécutif a choisi de faire régler par l’Etat une grande partie de la facture de l’inflation importée. D’où des finances publiques très dégradées. Selon une note du Trésor, en 2022, la puissance publique avait déjà pris à sa charge plus de la moitié (52 %) de la perte de revenus liée au renchérissement des prix du gaz et du pétrole. Les ménages n’avaient supporté que 6 % du choc et les entreprises 42 %. Les économistes n’ont pas refait le calcul pour 2023.

La panoplie des aides mises en place (bouclier tarifaire sur l’électricité et le gaz, ristournes à la pompe) a toutefois eu une vertu. Sur une période de près de trois ans, l’inflation en France est restée plus modérée que dans le reste de la zone euro, estimée à 14 % contre 17 % en moyenne chez nos voisins.


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