En tant qu’étudiant, se loger peut vite tourner au casse-tête. Les ministères de l’Enseignement supérieur et du Logement ont dévoilé, ce vendredi, leurs pistes pour arriver à construire 35.000 logements étudiants d’ici la fin du quinquennat.
C’est, en effet, l’une des promesses de la Première ministre Elisabeth Borne, mi-novembre, : la construction d’ici à trois ans de 35.000 logements étudiants supplémentaires (outre les plus de 30.000 logements étudiants déjà engagés). Ce sera principalement sous forme de résidences universitaires sociales et de résidences intermédiaires pour le reste.
Pour mettre ces pistes à exécution, un accord national sera « signé d’ici la fin de l’année 2023 pour engager l’ensemble des partenaires (associations de collectivités, France universités, Cnous, USH, bailleurs intermédiaires, Banque des Territoires, promoteurs) », annoncent les deux ministères. Et un délégué interministériel sera également nommé avant la fin de l’année 2023.
Mobiliser toutes les parties prenantes
L’offre de logement social étudiant est d’environ 240.000 logements, dont 175.000 gérés par les Crous. Mais « pour trouver un logement dans le parc privé, une partie des dispositifs d’aide proposés souffrent encore trop souvent de non-recours », expliquent les deux ministères, qui promettent de travailler avec les principaux opérateurs institutionnels du logement intermédiaire dans le but d’ouvrir, avec plus de facilité, une partie de leur parc à des locations étudiantes.
« Le manque de foncier disponible est en effet la principale limite à lever. Il faut pour cela mobiliser toutes les parties prenantes », soulignent-ils. Pour y parvenir, les deux ministères souhaitent alors que « les fonciers de l’Etat disponibles puissent être mis gratuitement à disposition des Crous ». Quelque « 11.200 logements pourraient être créés sur ce vivier », assurent-ils.
Parmi les autres pistes étudiées, les deux ministères évoquent également « la transformation de bureaux vacants » en logements étudiants. « La configuration de nombreux immeubles tertiaires se prête mieux à des transformations en résidences gérées plutôt qu’en logements familiaux », assurent-ils. « Le renforcement des colocations étudiantes, intergénérationnelles ou à projet sera incité dans le parc social » est-il encore ajouté.
Un manque criant de logements
Et pour cause, les étudiants rencontrent de plus en plus de difficultés pour se loger. Derniers arrivés sur le marché de la location, et aux moyens limités, ils sont les plus exposés à la raréfaction des logements à louer. Selon le portail d’annonces immobilières Bien’ici, mi-2023, il y avait 29% d’offres en moins qu’en 2021. Et d’après le syndicat étudiant UNEF, le nombre de logements disponibles a augmenté de seulement 3.067 places depuis 2017. De leurs côtés, les résidences universitaires ne sont disponibles que pour 6% des étudiants.
Une situation particulièrement alarmante l’Île-de-France. La tension locative, soit le nombre de contacts moyens pour une annonce, a grimpé de 71% en un an, selon le portail Bien’ici, tandis qu’elle a baissé ou stagné dans la plupart des autres régions.
« On dit tous les ans que c’est la plaie de trouver un logement à Paris, mais cette année ça va être pire », a prévenu cet été Corinne Jolly, présidente de Particulier à particulier. En cause, le blocage du marché immobilier. La flambée des taux de crédit empêche des ménages de devenir propriétaires. Résultat : ils restent locataires et ne libèrent pas leur logement. Qui plus est, le logement est le premier poste de dépenses du budget étudiant et d’après l’UNEF, les loyers ont augmenté de près de 2% cette année. A Paris, le loyer moyen est de 881 euros pour un étudiant.
(Avec AFP)