Le piège de l’enfermement dans le RSA

Une étude inédite sur le parcours des allocataires du revenu de solidarité active (RSA) de 2010 à 2020, publiée ce vendredi, démontre que les chances de sortir du dispositif diminuent avec le temps.


Site internet de la Caisse d'Allocations Familiales ( CAF). Revenu de Solidarite Active ( RSA)

Le RSA, plus vite on en sort, mieux c’est. Et le meilleur moyen pour en sortir reste de trouver un emploi salarié. Ce qui apparaît comme une évidence, une étude inédite de la Drees, la Direction des études et des statistiques des ministères sociaux, publiée ce vendredi, le démontre de manière détaillée. Sa publication présente d’autant plus d’intérêt qu’elle intervient alors que l’expérimentation de la réforme de l’accompagnement apportée aux allocataires dans le cadre de la réforme France travail met la priorité sur l’insertion professionnelle.

Le caractère inédit de l’étude vient du fait qu’elle retrace le parcours des bénéficiaires de ce revenu minimal, allocataires ou conjoints, âgés de 16 à 49 ans, sur une longue période, entre 2010 et 2020, souligne Julie Labarthe, sous-directrice observation des solidarités de la Drees.

Ancienneté facteur prégnant

Il en ressort dans ses grandes conclusions qu’un bénéficiaire sur cinq (21 %) a continué de percevoir le RSA chacune de ces dix années. Deux sur cinq (41 %) ont effectué au moins un aller-retour. Les autres, un peu moins de deux sur cinq (38 %) en sont sortis, sans y revenir, dont un tiers dès 2011.

Dans le détail, ressort clairement que le devenir des bénéficiaires du RSA est très lié à leur ancienneté dans le dispositif, résume Aurélien Boyer, chargé d’études au bureau lutte contre l’exclusion de la Drees. 37 % de ceux qui percevaient déjà le RSA depuis quatre ans ou plus en 2010 ont continué ainsi jusqu’en 2020, contre 10 % pour ceux pour qui c’était le cas depuis moins d’un an.

Les sorties précoces, dès 2011, suivent la même logique. Dit autrement, plus on y reste, moins on en sort.

« Cette plus forte persistance dans le RSA pour les personnes qui en bénéficient depuis le plus longtemps peut être en partie due à certaines caractéristiques au moment de l’entrée dans la prestation, comme de moindres diplômes, des problèmes de santé ou des freins à l’emploi », peut-on lire dans l’étude.

Occuper un emploi salarié favorise les sorties rapides et durables du RSA.Aurélien Boyer Chargé d’études au Bureau Lutte contre l’exclusion de la DREES

Comme pris dans un cercle vicieux, cette persistance « peut toutefois aussi être liée aux conséquences du temps passé au RSA, qui implique une situation de pauvreté durable », poursuivent les auteurs de l’étude. L’ancienneté de la dernière expérience professionnelle salariée n’arrange évidemment rien, de même que d’avoir des enfants, d’avoir dépassé les 40 ans, ou encore de résider en Outre-mer.

L’autre intérêt de l’étude porte sur le suivi de ces mêmes allocataires vis-à-vis de leur insertion professionnelle, de 2010 à 2019 en revanche, faute de disponibilité des données sur 2020. Sur cette période, 4 sur 10 ont continué à percevoir le RSA sans occuper d’emploi, salarié ou non, en fin de chaque année. Parmi eux, les bénéficiaires avec une grande ancienneté ou d’Outre-mer sont surreprésentés.

A l’inverse, ce sont les bénéficiaires présentant moins d’un an d’ancienneté fin 2010 qui sont surreprésentés parmi ceux qui arrivent à sortir du RSA de façon pérenne en retrouvant un emploi salarié.


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