La pandémie a beau être sous contrôle, le Covid tue toujours. En 2021, la maladie était, une nouvelle fois, la troisième cause de décès en France (9,2 % de l’ensemble), rapportent l’Inserm, la Drees et Santé Publique France (SPF), dans une étude qui paraît ce mardi.
A lui seul, le virus a plus tué que l’ensemble des autres maladies respiratoires. Il reste toutefois moins létal que les tumeurs (25,7 %) et les maladies de l’appareil circulatoire (20,9 %),
En 2021, le nombre total de décès sur un an (660.168) demeure nettement supérieur à celui des années précédentes (603.901 en moyenne entre 2015 et 2019), soulignent les autorités sanitaires. Cela malgré l’arrivée de vaccins et le maintien de différentes mesures de protection (confinement, couvre-feu, passe sanitaire et port du masque obligatoire).
Des morts plus jeunes
Au global, le Covid-19 est ainsi responsable de 60.895 décès sur un an. Et les personnes âgées paient le plus lourd tribut. En 2021, l’âge médian des personnes mortes du Covid était de 84 ans, contre 86 ans en 2020. Principale explication à ce rajeunissement des victimes : la montée en charge de la vaccination. Santé publique France observe ainsi « une baisse prononcée des décès des personnes de plus de 85 ans tout au long du premier semestre ».
Pour les personnes plus jeunes, les évolutions sont moins marquées. Entre 2020 et 2021, la part des moins de 65 ans parmi les décès du Covid est passée de 6,2 % à 8,4 %. Celle des 65 à 74 ans a bondi de 11,9 % à 15,8 %. « Les populations moins âgées ont bénéficié plus tardivement des effets de la couverture vaccinale et, à l’inverse, la levée progressive des mesures de restriction les a plus exposées au virus », détaille SPF.
Des décès à domicile
Des disparités géographiques existent également : les DROM ont ainsi été sévèrement touchés en 2021 par la mortalité due au Covid. En France métropolitaine, la façade ouest du pays, est restée, comme en 2020 moins touchée. La mortalité a en revanche fortement augmenté au cours de l’année dans le sud de la France, en Provence-Alpes-Côte d’Azur notamment.
Dernier enseignement : les deux tiers des décès dus au Covid-19 en 2021 ont eu lieu dans des établissements publics de santé. Ils n’enregistrent toutefois que 43 % des décès toutes causes confondues. « Il y a eu un mouvement de déplacement des décès vers le domicile qui dépasse les effets directs de la pandémie », estime la Drees, qui met en avant le recours plus fréquent à l’hospitalisation à domicile.