L’État va demander aux entreprises dont il est actionnaire de ne pas verser de dividendes en 2020

Muriel Pénicaud a justifié cette décision, poussée par la CFDT, par une volonté d'assurer une «solidarité» en matière de «partage de la valeur».


French Labor Minister Muriel Penicaud, Economy Minister Bruno Le Maire, Prime Minister Edouard Philipppe and French Justice Minister Nicole Belloubet attend a press conference after the weekly cabinet meeting, as the spread of the coronavirus disease (COVID-19) continues, at the Elysee Palace in Paris, France March 25, 2020. Francois Mori/Pool via REUTERS

Durant la crise, la solidarité est l’affaire de tous, entreprises comme salariés, martèle le gouvernement. Ce vendredi, la ministre du Travail a annoncé que l’exécutif allait demander aux «entreprises où l’État est actionnaire, même minoritaire, de ne pas verser de dividendes, en tout cas à des particuliers, à des individus». Une démarche que Muriel Pénicaud justifie par la nécessité de «solidarité» en matière de «partage de la valeur».

L’idée avait d’abord été avancée par Bruno Le Maire : un peu plus tôt cette semaine, le ministre de l’Économie avait demandé aux entreprises, en particulier les plus grandes, de «faire preuve de la plus grande modération sur le versement des dividendes» cette année : l’argent gagné doit servir à «faire tourner les entreprises», pas à rémunérer les actionnaires durant la crise, avait suggéré le patron de Bercy.

Le lendemain, la CFDT avait estimé qu’il «ne serait ni raisonnable ni responsable que les entreprises versent des dividendes en 2020 à leurs actionnaires comme si de rien n’était», au vu du contexte difficile. Le syndicat appelait à des «mesures de solidarité exceptionnelles», et justifiait sa position par «la raison et la décence». «2020 ne doit pas être, en outre, marquée par la déconnexion des grandes entreprises», écrivait l’organisation, prévenant qu’il œuvrerait à l’intérieur des entreprises pour «qu’efforts et solidarité soient bien partagés» par tous.

Son projet semble, depuis, avoir fait son chemin dans l’esprit de l’exécutif. Vendredi, Muriel Pénicaud a dit ainsi «comprendre la démarche de la CFDT». L’État est notamment actionnaire de plusieurs grands groupes, dont EDF, Orano, ADP, Thales ou encore Air France-KLM. Créée en 2004, l’Agence des participations de l’État (APE) gère ses positions financières.

La question des dividendes est prise en main par de nombreuses entreprises, qui adaptent ainsi leur stratégie face aux bouleversements économiques engendrés par l’épidémie. Il y a deux jours, le groupe Lagardère a ainsi annoncé qu’il diminuait de 30 centimes la proposition de dividende qu’il soumettra à ses actionnaires, en raison de l’extension de l’épidémie de Covid-19 qui touche désormais toutes ses activités. Dans le même temps, le géant de l’affichage publicitaire JCDecaux a retiré sa proposition de dividende au titre de l’exercice 2019 afin de renforcer sa liquidité : «Le monde a radicalement changé depuis le 5 mars dernier, date à laquelle nous avons annoncé nos résultats annuels 2019», s’est-il justifié.


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