Coronavirus : le climat des affaires s’effondre à un plus bas historique

Interrogés en période de confinement, les chefs d'entreprise ont le moral au plus bas, tant pour leur activité que pour l'emploi. L'Insee, qui a collecté moins de réponses que d'habitude du fait du confinement, avertit que la chute pourrait être plus importante.


Horizontal color image of large modern factory with robots and machines producing industrial plastic pieces and equipment. Wide angle view of futuristic machines standing on flooring and having the monopole of all work, taking the place of human work. Labor intensive production line with manufacturing equipment - crates, containers, pallets and industrial equipment.

Dans une France à l’arrêt, le climat des affaires a, sans véritable surprise, chuté au mois d’avril. Et alors que, selon les dernières estimations disponibles, l’Hexagone est d’ores et déjà entré en récession , le climat des affaires, calculé par l’Insee, a atteint son plus bas niveau historique au mois d’avril.

Cet indicateur synthétique , calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchande, a chuté de 30 points pour s’établir à 62. Il se retrouve de fait à son niveau le plus bas jamais constaté depuis son lancement, en 1980. « Le précédent niveau plancher était de 69 et avait été atteint en mars 2009 », rappelle l’Insee.

Pas de réelle amélioration en vue

L’économie française est comme un « organisme placé sous anesthésie qui n’assure plus que ses fonctions vitales », résument les statisticiens publics qui publient également une troisième note de conjoncture depuis le début du confinement. La totalité du secteur marchand perd 41 % de son activité et l’ensemble de l’économie française 35 %, précise cette note, qui ne laisse guère de place à l’optimisme.

Alors que « les estimations suggèrent un très léger regain d’activité ces dernières semaines », d’une manière générale, « la situation a très peu évolué depuis le début du confinement […] et il ne faut pas s’attendre à ce qu’elle évolue beaucoup tant qu’il durera sous sa forme stricte », avertit encore l’Insee.

Pessimisme dans tous les secteurs

Tous les secteurs sont touchés par la crise et l’opinion des patrons sur le climat des affaires se retrouve à des plus bas historiques. Dans l’industrie, « l’indicateur synthétique perd 16 points, une chute inédite depuis le début de l’indicateur en 1975 », souligne l’Insee. Et alors que le taux d’utilisation de l’outil de production est au plus bas depuis 1976 (à 67 %), les chefs d’entreprise ne voient pas d’amélioration dans un avenir proche. Et pour cause : « Les soldes d’opinion sur l’activité passée et sur les carnets de commandes, globaux comme étrangers, diminuent considérablement, retrouvant les valeurs du creux de l’année 2013 », explique l’Insee.

La situation n’est guère meilleure dans les autres branches d’activité. Le climat des affaires dans le commerce de détail « poursuit sa lourde chute entamée en mars », indique l’Insee. Il subit une « très lourde chute » dans les services. Et « les chefs d’entreprise du bâtiment de plus de 10 salariés sont quasi unanimement pessimistes sur les perspectives générales d’activité du secteur, alors qu’ils étaient plutôt confiants en janvier ».

Effondrement historique pour l’emploi

Dans le même temps et alors que le seuil des 10 millions de salariés en chômage partiel se rapproche , le climat de l’emploi – l’autre indicateur calculé par l’Insee – a, lui aussi, connu un effondrement historique. En chute de 25 points, il se situe à 70 et est là encore à son niveau le plus bas depuis la crise de 2008.

La chute des prévisions d’emplois est notamment sensible dans l’industrie et les services. Mais aussi dans le commerce de détail où « le solde d’opinion sur l’évolution future atteint un nouveau niveau plancher, le précédent datant de mai 2009 », explique l’Insee.

Une chute qui pourrait être plus brutale encore

Reste que la situation, déjà très sombre, pourrait être encore pire que ce que ses enquêtes laissent entendre, avertit l’Insee. Pour cause de confinement, les statisticiens publics n’ont pas eu la possibilité d’interroger autant d’entreprises qu’à l’accoutumée. Sur les 13.800 sociétés interrogées entre le 25 mars et le 17 avril, par internet uniquement et sans relance, seules 4.000 ont répondu. Et des différences importantes existent entre les secteurs, avec un taux de réponse de moins de 20 % dans le bâtiment et de 36 % dans l’industrie.

Si l’Insee a les capacités d’extrapoler les résultats récoltés, elle avertit que la méthode habituellement utilisée est « moins opérante » en cas de décrochage brutal. « Il n’est donc pas exclu que cette méthode tende à sous-estimer la chute, déjà extrêmement lourde, du climat des affaires », souligne donc les statisticiens publics.


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