Coronavirus : le gouvernement prêt à adapter les règles d’indemnisation face à l’envolée du chômage

Face à l'envolée du chômage, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a annoncé, ce lundi, le lancement d'une « réflexion » avec les partenaires sociaux pour « adapter rapidement » les règles d'indemnisation.


Bruno Lemaire, Minister of Economy, Muriel Penicaud, Minister of Labor, and Olivier Veran, Minister of Solidarity and Health, received the social partner: CPME, CFTC, CFE CGC, CFDT, U2P, MEDEF, to give a report on the coronavirus - Covid 19 and the actions to be taken in companies, on February 28, 2019 at the Ministry of Labor in Paris. Paris, FRANCE - 02/28/2020//04HARSIN_PENICAUDCORONAVIRUSMESURES004/2002281149/Credit:ISA HARSIN/SIPA/2002281150

Le gouvernement remet le couvert sur l’assurance-chômage qui, depuis le début du quinquennat, a déjà fait l’objet de deux négociations entre syndicats et patronat et d’une réforme qui leur a été imposée, l’été dernier. Mais dans un sens différent cette fois. Sans doute poussé par la hausse historique du nombre de chômeurs en mars , le ministère du Travail a annoncé ce lundi le lancement d’une « réflexion » avec les partenaires sociaux « pour adapter rapidement nos règles d’assurance-chômage à cette situation exceptionnelle ».

Signe visiblement qu’il y a le feu au lac, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, n’en avait rien dit vendredi dernier, lors du dernier point régulier qu’elle a avec les intéressés sur les conséquences sociales de la crise du Covid-19 , affirment plusieurs d’entre eux. Autant dire qu’ils sont tombés des nues. « Le mieux est de revenir à la convention de 2017 [de l’Unédic, NDLR] », a réagi Yves Veyrier, le numéro un de FO, à l’unisson des leaders des autres syndicats.

Le nombre de chômeurs a bondi de 7 % en mars

Mesures repoussées

Si le recours massif au chômage partiel protège – pour l’instant du moins – les salariés en CDI des plans de licenciements, les conséquences de la crise se font déjà sentir pour les travailleurs les plus précaires, intérimaires et abonnés aux CDD plus ou moins courts.

Face à cela, le ministère a enjoint Pôle emploi de continuer à verser les allocations des chômeurs arrivant en fin de droits. « Cela concerne plusieurs centaines de milliers de personnes, dont les intermittents du spectacle par exemple », souligne-t-il. L’opérateur public a également suspendu le contrôle de la recherche d’emploi et les radiations pendant la période de confinement. Autre décision forte : certaines des mesures de la réforme les plus critiquées par les syndicats ont été amendées ou reportées de plusieurs mois , comme les conditions d’éligibilité, la dégressivité des allocations pour les cadres, ou encore la nouvelle formule du calcul du salaire journalier de référence.

Pas de contre-réforme

Le provisoire deviendra-t-il définitif, ce qui reviendrait à un renoncement ? Dans son étude d’impact, l’Unédic avait estimé que l’ensemble des mesures de la réforme liées à l’indemnisation hors nouveaux droits affecteraient à des degrés divers un chômeur sur deux durant la première année, « à comportement inchangé ». En clair, s’ils ne profitaient pas d’un marché de l’emploi alors au beau fixe.

« Il ne s’agit pas d’une nouvelle réforme mais de voir s’il y a des règles à adapter et si oui, lesquelles pour tenir compte du contexte qui a dramatiquement changé en deux mois », se contente de dire une porte-parole du ministère du Travail. A l’issue du prochain échange, ce mardi en fin d’après-midi, entre Muriel Pénicaud et les partenaires sociaux, on devrait en savoir plus.


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