Déconfinement : plus de 30 départements dans le rouge

Le ministre de la santé a présenté ce jeudi soir la première carte épidémiologique des départements prêts à déconfiner ou encore à la traîne. Le quart Nord-Est du pays reste sous pression avec beaucoup de réanimations.


C’est une première photographie, la répétition générale avant le cliché du 7 mai, qui servira de base pour décider ou non de déconfiner , département par département . Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a présenté ce jeudi soir une carte de France de l’épidémie de coronavirus qui fait apparaître plus de trente départements en « rouge ».

Situés en Ile-de-France et dans le Nord et l’Est du pays, plus quelques points isolés – Lot, Haute Corse -, ce sont ceux qui courent le plus de risques de rester confinés après le 11 mai. A l’Ouest et au Sud, le vert domine – là où la situation est la plus rassurante -, avec entre les deux une bande orange indécise.

Cette carte mixe deux des trois critères posés par le Premier ministre pour autoriser la levée des restrictions de circulation le 11 mai : le nombre de nouveaux cas de coronavirus quotidiens et le taux d’occupation des lits de réanimation des régions. En revanche, rien n’est dit sur le troisième critère, le degré de préparation de chaque département pour tester-tracer-isoler les personnes infectées, qui repose en grande partie sur la disponibilité de tests à grande échelle.

Cette carte-là n’arrivera que le jour du déconfinement : « Le 11 mai nous serons en mesure de vous présenter les tests qui seront réalisés en ville », a déclaré Olivier Véran, ces tests devant porter sur l’ensemble des personnes symptomatiques plus leurs « cas contacts », même sans symptômes. « Si d’aventure le nombre de malades était supérieur à ce que nous avons prévu de tester, ça pourrait être une information importante et nous vous la communiquerions », a prudemment ajouté le ministre, sans dire si ce critère suspendra le déconfinement.

Des départements rouges qu’on n’attendait pas

Pour produire sa « carte de synthèse », le ministère de la Santé en a superposé deux autres. C’est la couleur la plus foncée qui l’emporte. Dès lors qu’un département apparaît en rouge sur l’une, il sera rouge à l’arrivée. S’il est orange, il sera orange. Il faut être deux fois vert pour rester en vert sur la carte de synthèse.

La première carte montre la part des suspicions de coronavirus rapportée au nombre de personnes qui se présentent dans les services d’urgences hospitalières. Elle déroute un peu, avec des départements rouges qui ne sont pas forcément ceux qu’on attendait : l’Aisne, la Nièvre, le Cher ou le Lot, mais ni la petite couronne de Paris, ni le Haut-Rhin.

« Le Haut-Rhin et le Bas-Rhin sont en vert, alors qu’ils ont subi de plein fouet la première vague. Ce n’est pas car ils ont une pression faible mais parce que les passages aux urgences sont limités », a expliqué Olivier Véran. Ces données d’infection seront « affinées » avec les remontées des médecins généralistes du réseau Sentinelles et des laboratoires de ville. Un département en rouge sur le premier critère « ne sera pas forcément rouge le 11 mai », a relativisé le ministre.

La saturation des réanimations dans le quart Nord-Est

La deuxième carte montre le niveau de saturation des services de réanimation avec les malades du coronavirus. C’est en réalité une carte des régions, car avec l’épidémie, la prise en charge des patients se fait à l’échelle régionale. En vert, celles qui sont en deçà de 60 % de leurs capacités initiales occupent une large bande de territoire à l’Ouest du pays, de la Normandie à l’Occitanie.

A l’inverse, Hauts de France, Ile-de-France, Grand Est et Bourgogne Franche-Comté sont dans la zone rouge, sans surprise puisque c’est là que se concentrent 71 % des 4.019 cas de réanimation Covid-19 comptabilisés par Santé publique France jeudi soir. Le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a d’ailleurs rappelé, juste après le discours d’Olivier Véran, qu’en comptant les autres malades, le nombre total de personnes en réanimation dans le pays, 7.166, était toujours bien supérieur aux capacités initiales (5.000 lits).

Prises en sandwich, trois régions voient leurs capacités de réanimation occupées entre 60 % et 80 %, ce qui est beaucoup, mais plus facile à gérer : Auvergne Rhône-Alpes, Centre-Val de Loire et Provence Alpes-Côte d’Azur.

Plus de 24.000 décès

La première carte, celle des infections, doit être regardée avec prudence : « Cette situation va beaucoup évoluer, la cinétique de l’épidémie est variable dans le temps », a commenté Jérôme Salomon. Mais la deuxième devrait moins changer. « Le taux d’occupation des réanimations est plus préoccupant », a-t-il expliqué, à cause du « poids pour l’hôpital » et les soignants, mais aussi de la « difficulté de redémarrage des autres activités » quand le coronavirus absorbe toutes les énergies.

Par ailleurs, Jérôme Salomon a annoncé que jeudi soir, le nombre de décès dus au coronavirus s’élève à 24.376. Plus de 16.000 malades sont déjà passés en réanimation, et plus de 1.000 personnes infectées ont été admises à l’hôpital durant les dernières 24 heures. Ce n’est pas le moment de se relâcher, ont répété le ministre et le haut-fonctionnaire. « Les départements en rouge devront faire encore plus attention au respect des mesures barrières et de distanciation sociale », a averti Jérôme Salomon.


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