Plan de relance : le cri d’alarme des entreprises d’insertion par l’activité économique

Un plan d'aide à ce secteur aidé, qui emploie des dizaines de milliers de personnes précaires, est pratiquement bouclé. Les employeurs ne demandent pas de crédits en plus mais que les aides aux postes non utilisées viennent en soutien de leur trésorerie.


Personnes en reinsertion professionnelle entrain de confectionner des masques dans un atelier du groupe Vitamine T. Lesquin le 19 mai 2020, Credit: Sarah Alcalay/Pool Sipa//ALCALAYSARAH_1.757/2005191620/Credit:Sarah ALCALAY/SIPA/2005191622

Les 3.800 entreprises ou associations de l’insertion par l’activité économique, l’IAE, rongent leur frein : en première ligne pour aider les plus précaires à ne pas couler avec la crise du Covid-19, ces structures apparues dans les années 1970 réclament que le gouvernement vienne à leur secours sans attendre l’annonce d’un plan de relance plus global et les arbitrages budgétaires qui vont avec. Tout comme le gouvernement l’a fait pour l’apprentissage .

« Un plan devait être annoncé lundi. Maintenant, on nous parle d’arbitrages fin juin ou en juillet. Ce sera trop tard », alerte Luc de Gardelle, le président de la Fédération des entreprises d’insertion, l’une des branches du secteur, pour qui ce dernier « joue sa survie ». L’enjeu n’est pas mince puisque l’IAE revendique environ 250.000 personnes employées par an qui ne peuvent pas l’être sans un accompagnement renforcé.

Au moins 200 millions disponibles

L’impatience est d’autant plus grande que les intéressés ne demandent pas un euro en plus, simplement que la part non dépensée du milliard d’euros prévu cette année pour l’IAE dans le budget du ministère du Travail ne soit pas gelée. Devant combiner efficacité économique et accompagnement social, les employeurs reçoivent des aides pour chaque poste qui vont de 1.400 à plus de 20.000 euros par an. Leur versement a été interrompu car incompatible avec la prise en charge des salariés par l’activité partielle (nom légal du chômage partiel).

Selon les estimations de non-activité qui figurent dans le plan en gestation, une centaine de millions non distribués pourrait combler les besoins de trésorerie mis à mal par la crise du Covid-19. Rien que pour les entreprises d’insertion ou les entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI), hors associations donc, le cabinet E&Y a fait les comptes : ces structures vont perdre 361 millions d’euros, soit 27 % de leur chiffre d’affaires cette année (967 millions contre 1,33 milliard attendu).

Le plan prévoit qu’une autre centaine de millions, voire plus, soit mobilisée dans un second temps pour faciliter l’investissement, de sorte que l’ambitieux plan de développement de l’IAE annoncé en septembre dernier reste valable. Pour rappel, il prévoit que le nombre de bénéficiaires de l’IAE passe à 240.000 en 2022, soit 100.000 de plus en quatre ans.


myspotvip

Lorsque vous vous inscrivez et vous recevrez les meilleures offres de MySpotVip et vous recevrez également un guide d'ÉPARGNE.
Préparez-vous pour les offres VIP les plus exclusives et uniques!