Les organisations patronales le réclamaient de façon véhémente, elles saluent logiquement la volonté du gouvernement d ‘assouplir le protocole sanitaire national qui régit les règles à appliquer dans les entreprises contre le covid-19. « C’était une forte demande de l’U2P (artisans), souligne son président, Alain Griset, au vu des difficultés de mise en oeuvre des règles et du frein à l’activité que cela représentait. » Le Medef poussait également beaucoup en ce sens, afin de faciliter le retour au travail sur place des salariés, et l’accueil des clients dans les commerces.
La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) approuve aussi cette évolution, mais elle émet des réserves importantes afin d’essayer d’amender le projet de texte de l’exécutif, soumis depuis lundi à la concertation. « Le projet allège pour partie les contraintes qui pèsent sur les entreprises, en particulier, en ce qui concerne la jauge des 4 m2 par salarié. Il est également à noter que le télétravail n’est désormais plus la règle dans les entreprises », note-t-elle dans un communiqué .
L’obligation d’avoir un référent Covid critiquée
« Il est néanmoins regrettable que des mesures susceptibles de simplifier réellement la vie au quotidien dans les entreprises, n’aient pas été adoptées, ajoute la Confédération. Ainsi, le port du masque en période caniculaire, sur les chantiers ou dans les cuisines par exemple, est tout simplement insupportable. Accepter qu’il soit remplacé par une visière aurait sans doute été trop simple. De même, le fait de devoir désinfecter systématiquement un objet dès lors qu’il a été touché, est, dans la pratique, incompatible avec le monde réel du travail. »
La CPME critique également l’obligation de nommer un « référent Covid » dans toutes les entreprises de plus de 10 salariés, « une contrainte supplémentaire ». Et elle estime qu’outre le protocole national, « il conviendrait également, à tout le moins, d’alléger les protocoles par métier dont certains s’immiscent jusque dans les moindres détails, dans la vie et l’organisation des entreprises. »
L’exécutif n’a cependant pas l’intention de revoir l’ensemble des protocoles métiers, au grand dam des commerçants notamment. « Nous avons toujours un protocole sanitaire strict, Eric Mertz, président a Fédération nationale de l’habillement (FNH). Mais nous espérons que ces mesures seront levées d’ici le 15 juillet. Il est inenvisageable d’organiser les soldes avec ces contraintes. »
L’Alliance du commerce, qui regroupe 450 enseignes et 27.000 points de vente, essentiellement d’habillement, dont les grands magasins, confirme que le projet de levée du protocole sanitaire ne concerne pas les lieux accueillant du public, dont les magasins. « Pour les acteurs de notre secteur, la jauge de 1 personne pour 4m² de surface résiduelle et le placement à l’isolement des produits durant 24 heures (après essayage) rendent plus difficiles le parcours d’achat des clients et l’organisation en magasin », souligne le directeur général de l’Alliance, Yohann Petiot.
Nécessaire dialogue
Du côté des syndicats, Laurent Berger (CFDT), sans se prononcer sur l’évaluation de la situation sanitaire, a estimé sur BFM Business que « c’est le moment de le faire (l’assouplissement du protocole), à condition qu’il y ait du dialogue dans les entreprises. »