La reprise de l’activité économique se passe un peu mieux que prévu. Ce constat, fait par la Banque de France, l’a conduite à revoir à la hausse sa prévision de croissance pour le deuxième trimestre. Alors que le PIB était inférieur d’environ 17 % sur une semaine type d’activité fin mai par rapport au niveau d’avant crise, les économistes de la banque centrale estiment qu’en juin, l’activité a été 9 % inférieure à la normale. Ils prévoient une contraction du PIB autour de 14 % au deuxième trimestre 2020 par rapport au trimestre précédent.
Cette baisse reste impressionnante et inédite mais elle est un peu moins importante que prévu puisque les économistes tablaient jusqu’ici sur un repli de plus de 15 % de l’activité. Pour sa part, l’Insee attend un recul du PIB entre avril et juin de 17 %. Sur l’année, la chute serait de 10 %.
Situation hétérogène
« La reprise constatée par les chefs d’entreprise au mois de juin est plus forte qu’ils ne le prévoyaient il y a un mois, dans l’industrie comme dans les services et le bâtiment », expliquent les économistes de la Banque de France. Il faut dire que la consommation est aussi repartie fortement . Ainsi, dans tous les secteurs industriels, « la production enregistre une nouvelle hausse au mois de juin plus forte que celle anticipée un mois plus tôt par les chefs d’entreprise », notent-ils. C’est le cas dans l’automobile, le matériel de transport et la fabrication de machines. Toutefois, ce regain d’activité est insuffisant pour combler le déficit des trois derniers mois.
Et dans les services, la situation est très hétérogène. Certains secteurs, comme la réparation automobile ou les services informatiques, retrouvent un niveau d’activité quasi normal. Mais si l’hébergement et la restauration sont repartis en juin, leur activité reste « très en dessous de la normale », selon la Banque de France. Dans le bâtiment, l’activité s’est redressée et se rapproche même de ses niveaux d’avant crise mais les carnets de commandes s’effritent.
Nouvelle amélioration attendue en juillet
Que va-t-il se passer cet été ? Le rythme d’amélioration des affaires définira une bonne partie de la croissance à venir. En juillet, l’activité « continuerait de se normaliser, mais à un moindre rythme, une grosse partie du rebond ayant déjà eu lieu à la suite des mesures de déconfinement en mai et en juin ». Les entreprises attendent un niveau d’activité inférieur de 7 % à la normale. Si l’activité en août et septembre stagnait à son niveau de septembre, alors le PIB du troisième trimestre rebondirait de 14 %.
Tout cela est donc plutôt de bon augure pour la suite. Il faut toutefois rappeler que la Banque de France prévoit que le PIB du pays ne retrouvera qu’à la mi-2022 son niveau du quatrième trimestre 2019, d’avant la pandémie de Covid-19. Les prochains mois seront donc encore difficiles .