Les signaux de reprise de l’économie française se multiplient

Le climat des affaires calculé par l'Insee a progressé de 7 points en juillet, à 85 points, et le recours des entreprises à l'activité partielle décroît nettement. Bruno le Maire reste néanmoins prudent, et ne modifie pas à ce stade la prévision de croissance 2020. Il vise un retour de l'activité à son niveau d'avant crise d'ici 2022.


Depuis le déconfinement, le moral des patrons ne cesse de s’améliorer. Le climat des affaires, calculé chaque mois par l’Insee auprès de quelque 10.000 entreprises, a une nouvelle fois progressé en juillet, pour atteindre 85 points. Un saut de 7 points sur un mois, qui fait suite à un bond de 18 points en juin . Selon l’institut statistique, il s’explique par « la poursuite de l’amélioration des soldes sur les perspectives d’activité de la plupart des secteurs » et par « l’amorce du redressement des soldes d’opinion sur l’activité des trois derniers mois ». En avril, l’indice avait atteint le niveau le plus bas de son histoire, à 54. Il reste cependant nettement en deçà de sa moyenne de long terme (100) et a fortiori de son niveau relativement élevé d’avant le confinement (105).

L’optimisme regagne du terrain dans tous les secteurs. L’indice augmente de 5 points dans l’industrie, à 83 points, de 11 points dans les services, à 89 points. L’Insee souligne une amélioration particulièrement marquée dans l’hébergement-restauration (+22 %), les activités spécialisées, scientifiques et techniques (+16 %) et les activités immobilières (+14 %). Le climat de l’emploi ​reprend lui aussi des couleurs, à 77 points, soit 10 points de plus sur un mois.

D’autres indicateurs publiés par la Dares (ministère du Travail) confirment cette amélioration. Ainsi, le recours à l’activité partielle a nettement décru en juin : 4,5 millions de salariés auraient effectivement été en chômage partiel le mois dernier, après 7,9 millions en mai, et un pic de 8,8 millions en avril. Et parmi ces salariés en activité partielle, le temps de travail augmente puisque le nombre d’heures chômées recule de près de 50 % de mai à juin (une semaine et demie par salarié en moyenne). Le chômage partiel complet ne concernait plus que 7 % des salariés en juin (13 % en mai). Et le retour des salariés sur site se poursuit : fin juin, six salariés sur dix travaillaient sur site (après la moitié fin mai, un tiers fin avril et un quart fin mars).

Prudence

A l’Assemblée nationale, le ministre des Finances Bruno Le Maire a salué de « bons résultats » à l’occasion du débat d’orientation des finances publiques, mais a prévenu que les signes de reprise restaient « trop fragiles » pour déjà modifier les prévisions de croissance de l’économie française pour 2020. « Si nous accélérons la mise en place des mesures déjà décidées, si nous veillons à leur bonne exécution, nous pouvons avoir dès 2020 un chiffre meilleur que les -11 % » prévus, a-t-il précisé. La prévision de hausse du PIB pour 2021, de +8 %, est à prendre avec beaucoup de prudence, a-t-il aussi mis en garde.

L’objectif affiché ce jeudi par Bruno Le Maire est « de retrouver un niveau d’activité proche de celui d’avant crise en 2022 ». Grâce au plan de relance qui sera détaillé fin août, Bercy évalue à 4 points de PIB « l’écart de richesse entre la France à l’entrée de la crise et la France à la sortie de la crise ».


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