Ségur : les médecins libéraux veulent être aussi bien traités que l’hôpital

Olivier Véran, le ministre de la Santé, a renvoyé à plus tard les sujets télémédecine, exercice coordonné et service d'accès aux soins. Le nouveau directeur de l'Assurance-maladie aura à mener d'importantes négociations conventionnelles.


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Thomas Fatome est attendu de pied ferme par les médecins libéraux. L’ancien directeur adjoint du cabinet d’Edouard Philippe a été proposé par le gouvernement pour diriger la Caisse nationale d’assurance-maladie, et le conseil d’administration de la Cnam a décidé, ce mercredi, de ne pas s’opposer à sa nomination.

En attendant son arrivée, la feuille de route du futur directeur est déjà en train de s’écrire. Il faudra, bien sûr, négocier l’année prochaine une nouvelle convention médicale pour quatre ans, l’actuelle arrivant à échéance à la mi-2021. Mais avant cela, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé des concertations et des négociations conventionnelles, dans le champ des soins de ville dans le cadre du Ségur de la santé .

Avec ses 6 milliards d’euros d’investissements, 13 milliards de reprise de dette et 8 milliards de revalorisations salariales dédiés à l’hôpital, le gouvernement n’a fait qu’effleurer les problématiques de la ville. « Si je n’avais pas insisté la veille auprès d’Olivier Véran, il n’aurait probablement pas évoqué les négociations conventionnelles », soupçonne Jacques Battistoni, le président du syndicat de généralistes libéraux MG France.

Télésanté

Dans les conclusions du Ségur, une négociation conventionnelle est prévue pour développer la télésanté, et en particulier les téléconsultations. Elles ont montré leur utilité pendant la crise du Covid, grâce à l’assouplissement des modalités de recours et à la prise en charge à 100 % par l’Assurance-maladie. Le gouvernement souhaite capitaliser sur cette expérience en élargissant les conditions d’accès et en organisant une prise en charge intégrale avec l’aide des complémentaires santé.

Les médecins sont toutefois méfiants, à l’instar de Philippe Vermesch, président du syndicat SML. « Il faut remettre un peu d’ordre, sinon c’est open bar pour l’industrie et les assureurs », critique-t-il. Plutôt que de chambouler le parcours de soins, il préférerait que l’on réactive le remboursement des téléconsultations par téléphone, « au moins pour les personnes âgées et les déserts numériques ».

Equipes de soins

Autre sujet majeur pour les médecins, mais aussi les infirmiers, pharmaciens et autres professions de santé de ville : l’exercice coordonné entre professionnels, qui est censé devenir la norme à la fin du quinquennat, comme l’a promis Emmanuel Macron il y a deux ans. Mais si les maisons de santé pluriprofessionnelles et les « communautés professionnelles territoriales de santé » (CPTS) ont obtenu un financement pérenne pour l’exercice coordonné, les « équipes de soins » jonglent avec des dotations régionales qu’il faut renouveler chaque année.

Pour les pérenniser, le gouvernement évoque un avenant conventionnel d’ici la fin 2020. « Il faudra rémunérer les réunions de coordination et l’élaboration de projets personnalisés de santé », énumère Jacques Battistoni. Cependant, au SML, on voit d’un mauvais oeil ces regroupements très encadrés, nécessitant la signature d’un contrat avec l’Assurance-maladie et la création d’une société interprofessionnelle de soins ambulatoires. « Nous préférons des équipes de soins ouvertes, plus simples, où les patients peuvent choisir leur médecin, leur infirmière, leur pharmacien », explique Philippe Vermesch.

Service d’accès aux soins

Enfin, le gouvernement veut expérimenter avant la fin de l’année le « service d’accès aux soins », la future plateforme d’orientation des patients pour les soins non programmés en ville ou à l’hôpital. Pour l’instant, la réforme patine : Emmanuel Macron n’a pas tranché entre les pompiers, qui voudraient garder leur numéro d’urgence au 112, et l’hôpital, qui préfère un numéro unique pour tous, le 113. Les libéraux veulent aussi être autonomes, avec leur 116 117. Surtout, ils comptent bien être rémunérés pour assurer les permanences et la coordination, et feront tout pour inscrire le sujet à l’agenda conventionnel.


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