Plan de relance : la difficile équation de Bercy pour rattraper le retard français

Le PIB a baissé de 13,8 % au deuxième trimestre, soit davantage que la moyenne européenne. Cela renforce l'urgence et l'enjeu du plan de relance que le gouvernement doit présenter le 25 août. L'équation est complexe mais « nous ne sommes pas impuissants face à la crise », a plaidé Bruno Le Maire.


Bruno Le Maire, ministre de la*ªEconomie, des Finances et de la Relance, et Agnes Pannier-Runacher, ministre deleguee a la*ªIndustrie, ont visite la*ªusine de Faurecia, a Meru dans la*ªOise le 9 juillet 2020, avec Patrick Koller, directeur general Faurecia depuis juillet 2016. Faurecia est une entreprise technologique leader de la*ªindustrie automobile, avec quatre activitÌ's strategiques : Faurecia Seating, Faurecia Interiors, Faurecia Clarion Electronics et Faurecia Clean Mobility. Meru, FRANCE - 09/07/2020 Bruno Le Maire, Minister of the Economy, Finance and Recovery, and Agnes Pannier-Runacher, Minister Delegate for Industry, visited the Faurecia factory in Meru in the Oise department on July 9, 2020, with Patrick Koller, Managing Director of Faurecia since July 2016. Faurencia is a leading technology company in the automotive industry, with four strategic activities: Faurecia Seating, Faurecia Interiors, Faurecia Clarion Electronics and Faurecia Clean Mobility. Meru, FRANCE - 07/09/2020//04HARSIN_BRUNOLEMAIREFAURECIAVISITE020/2007091543/Credit:ISA HARSIN/SIPA/2007091548

La mauvaise nouvelle était attendue, mais le plongeon n’en est pas moins historique. Selon une première estimation publiée par l’Insee vendredi, le PIB français a diminué de 13,8 % au deuxième trimestre . Le plus fort recul de son activité depuis au moins 1949, après une baisse de 5,9 % au premier trimestre. Si c’est l’Espagne qui détient le record (-18,5 %), la récession en France est au-dessus de la moyenne de l’Union européenne, qui est à -11,9 %, et a fortiori de l’Allemagne et ses quelque 10 % de baisse.

Petite consolation

La chute d’activité enregistrée dans l’Hexagone s’explique par le confinement très strict en vigueur entre mi-mars et fin mai en France et l’exposition plus forte à la crise de ses secteurs phares (aéronautique, automobile, tourisme). Un confinement qui a à la fois conduit à la mise à l’arrêt des productions non essentielles et stoppé la consommation. Cela se retrouve d’ailleurs dans les données de l’Insee : l’institut a constaté un repli limité des dépenses alimentaires, sans doute lié aux réserves constituées en mars, et une baisse à deux chiffres des achats d’autres biens et services, dont la production a baissé de 14,2 % au deuxième trimestre après -5,5 % au premier.

Petite consolation, « la baisse de la consommation a été un peu moins forte qu’anticipé et on pouvait craindre un effondrement plus important de l’investissement », constate le directeur de la conjoncture de Rexecode, Charles-Henri Colombier. Résultat : la première estimation de l’Insee est trois points en dessous de ce qu’il escomptait, en ligne avec la prévision de la Banque de France début juillet. « Ca prouve que nous ne sommes pas impuissants face à la crise », s’est félicité Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, en référence aux mesures d’urgence prises par le gouvernement depuis le début de l’épidémie.

« Faire mieux »

Bruno Le Maire a ajouté que les mesures de soutien à la demande et le plan de relance qui sera présenté le 25 août devraient permettre de « faire mieux » que la contraction de 11 % du PIB prévue par le gouvernement pour l’ensemble de l’année. La plupart des économistes anticipent un repli inférieur à 10 %. En tout cas, le chiffrage des dégâts de la crise sur la croissance renforce la pression sur l’exécutif, alors qu’il se trouve face à une équation complexe.

Il lui faut en effet soutenir l’offre alors que l’activité a chuté de près d’un quart dans la construction, de quelque 17 % dans la production de biens et de 13,4 % dans celle de services, et que nombre de PME risquent la faillite. Cela passe par le maintien de soutiens importants pour les secteurs les plus touchés (activité partielle de longue durée, prolongation à des bonnes conditions des prêts garantis, etc.), un plan d’investissement intervenant rapidement et la baisse plus structurelle de la pression fiscale sur l’appareil productif.

Mais il lui faut aussi encourager la consommation, alors que la menace d’une deuxième vague de Covid-19 ne va pas convaincre les Français d’utiliser leur épargne de précaution , sans avoir les moyens de l’Allemagne (qui a diminué sa TVA pour six mois) et avec le risque qu’une relance de la consommation ne profite surtout aux importations. Le constat de l’Insee d’une baisse nettement plus forte des exportations que des importations au deuxième trimestre (-25,5 % après -6,1 % contre -17,3 % après -5,5 %) n’est pas fait pour rassurer sur ce point. La crise actuelle pourrait accroître les déséquilibres de l’économie française. Le plan de relance devra aussi viser à contrer une telle évolution.


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