1.229 euros : c’est ce que gagnent chaque mois en moyenne les salariés à temps partiel dits « stables », soit plus du double de ceux qui travaillent en contrat « court » (602 euros), indique la Direction de la recherche du ministère du Travail (Dares) dans une récente étude. Les premiers, qui concentrent près de 40 % de l’ensemble des emplois à temps partiel (ETP), ont signé en grande majorité un contrat à durée indéterminée (CDI). En moyenne, ils travaillent à horaires réguliers, presque tous les jours de la semaine et pendant plus de 24 heures. Des conditions « relativement similaires à celles des salariés à temps complet », note la Dares.
Emplois à géométrie variable
A l’inverse, les 30 % d’ETP en contrat « court » font partie des emplois « aux durées hebdomadaires du travail parmi les plus faibles ». Exerçant à durée limitée, ils enchaînent en moyenne des semaines de quinze heures, réparties sur trois jours seulement. Et « cumulent plus souvent des facteurs de précarité reliée à une instabilité sur le marché du travail », explique l’étude. Ainsi, presque un quart d’entre eux sont concernés par l’intérim, le travail informel ou d’appoint et 18 % complètent leur salaire en « travaillant simultanément pour plusieurs employeurs ».
La Dares identifie une troisième catégorie, celle des ETP « atypiques », qui se caractérise par des horaires tardifs et irréguliers. 70 % de ceux-ci oeuvrent à des horaires variables d’une semaine à l’autre. Des conditions inhabituelles qui ne riment pas forcément avec semaine courte : 59 % des salariés de ce groupe travaillent plus de 24 heures par semaine.
Des causes en cascade
De multiples facteurs peuvent pousser les salariés vers l’une ou l’autre de ces trois catégories. La moitié de ceux à contrat « stable » l’explique par des raisons personnelles ou familiales, rapporte la Dares. Surreprésentées, les femmes déclarent travailler à 80 % sur quatre jours « pour garder leurs enfants », principale raison évoquée pour leur temps partiel. Et sont largement majoritaires dans le secteur de l’activité financière et immobilière, qui compte une grande part d’ETP « stables ».
Par ailleurs, le fait de « vivre seul » augmente la probabilité de faire partie des « atypiques ». Ainsi, ce sont « plus souvent des jeunes étudiants ou diplômés » qui « complètent des revenus insuffisants », qui occupent ces emplois. Chez les moins de 26 ans à temps partiel « atypique », près d’un salarié sur quatre est serveur ou commis. Si certains seniors sont aussi concernés par ce type d’ETP, « les motivations évoluent avec l’âge » : les plus de 55 ans évoquent principalement des causes « personnelles, domestiques et de santé ».
Pour les contrats « courts », le constat est plus préoccupant : 51 % d’entre eux invoquent comme raison de leurs temps partiels « l’impossibilité de travailler davantage » à leur poste actuel. Pire, 47 % se trouvent en situation de « sous-emploi », c’est-à-dire qu’ils souhaiteraient travailler davantage et sont disponibles pour le faire, mais qu’ils n’y parviennent pas.