Transport aérien : Air France veut supprimer un millier d’emplois chez Hop!

La direction de cette filiale régionale de la compagnie aérienne devrait confirmer mercredi la réduction des vols de 40% d’ici 2023 et une diminution des effectifs de près de 50%.


Le rendez-vous est attendu avec appréhension par ses quelque 2400 salariés. Ce mercredi 12 août, doit se tenir à Nantes (Loire-Atlantique), siège social de Hop!, un nouveau comité économique et social (CSE) de la filiale régionale d’ Air France-KLM. Devant les représentants des salariés, la direction devrait confirmer le plan sévère de restructuration auquel va être soumis de la compagnie aérienne.

La stratégie d’Air France-KLM, déjà présentée lors d’une précédente réunion le 31 juillet, est de réduire de 40 % ses vols nationaux, dont les comptes plombent les résultats financiers de l’entreprise : le réseau domestique a accusé en 2019 une perte de 200 millions d’euros, dont 80 millions attribués à Hop! Une situation encore aggravée par la crise sanitaire provoquée par l’épidémie de Covid-19.

Un recentrage autour de Roissy et Lyon

Afin de ramener au plus vite l’activité domestique à l’équilibre, Hop !, qui réunit depuis 2013 les filiales régionales Brit Air, Regional et Airlinair, va diminuer son trafic de 40 % d’ici 2023. Pour ce faire, les lignes régionales les plus déficitaires seront supprimées. Seules les liaisons qui permettent d’alimenter les deux « hubs » de Roissy et Lyon seront maintenues.

Pour le reste, les vols au départ d’Orly seront abandonnés (notamment ceux à destination de Mulhouse, Clermont-Ferrand et Nantes), ou transférés à Transavia, la filiale moyen-courrier du groupe (pour ceux vers Biarritz, Pau ou Montpellier). Au nom de la transition écologique, le gouvernement a exigé en contrepartie de son aide de sept milliards d’euros à Air France l’abandon des liaisons desservies en moins de 2 heures 30 par le TGV.

Conséquence de ces coupes claires dans l’activité de Hop !, le nombre de ses avions passera de 71 à 32 à l’horizon 2023. Et, pour rationnaliser les coûts, la compagnie ne devrait, à terme, conserver qu’un unique modèle d’appareil, des Embraer, et concentrer la maintenance à Clermont-Ferrand. Le site d’entretien des jets régionaux Bombardier à Morlaix (Finistère) et ses 276 salariés seraient donc condamnés. Les ateliers de Lille (Nord) sont, eux aussi, menacés de fermeture.

Deux ans pour «éviter les départs contraints»

Au total, le plan de départs volontaires prévoit la suppression de 1007 postes, soit près de la moitié des effectifs de Hop !, qui emploie 2420 équivalents temps plein. La direction a annoncé les premiers départs dès 2021 et la fin du plan en 2023. Air France-KLM promet qu’au moins une proposition de reclassement dans une entreprise du groupe sera faite à chaque salarié concerné par le plan de départ.

« On est sceptiques. Il n’y a aucun engagement écrit de la part d’Air France et le groupe va très mal », s’inquiète Pauline Polonceau, élue au CSE et membre du syndicat UNAC (Union des navigants de l’aviation civile). D’autant plus que Pierre-Olivier Bandet, PDG de Hop ! a dit ne pas exclure des licenciements d’ici à 2023.Newsletter « Ça me rapporte »La newsletter qui améliore votre pouvoir d’achatJE M’INSCRISVotre adresse mail est collectée par Le Parisien pour vous permettre de recevoir nos actualités et offres commerciales. 

« On fera le maximum, on a deux ans pour éviter les départs contraints », a tenté de rassurer le patron de la compagnie le 31 juillet au siège nantais de la compagnie où il avait été accueilli par une manifestation de salariés en colère. Ces derniers redoutent en effet de connaître le même sort que Joon, la filiale à bas coût lancée par Air France en 2017 avant de disparaître un an et demi plus tard.


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