C’est une estimation revue à la hausse. Dans son point de conjoncture publié ce mardi matin, l’Insee fait état de 158.200 emplois salariés détruits au deuxième trimestre, alors que sa première évaluation, publiée début août, tablait sur 119.400. Ce chiffre s’ajoute aux 492.200 destructions d’emplois du premier trimestre.
La reprise de l’activité économique après le confinement a fait bondir l’intérim de 23 %, avec 108.100 emplois créés. Une évolution qui ne compense toutefois pas la chute historique de 40 % enregistrée au cours des trois premiers mois de l’année.
Effondrement dans l’hébergement et la restauration
Hors intérim, l’emploi salarié a baissé de 1,3 % d’avril à juin, soit à un rythme plus rapide qu’au cours du trimestre précédent (-0,7 %). La tendance a été particulièrement marquée dans les services marchands (-1,9 %).
Les secteurs les plus touchés par la crise sanitaire sont logiquement les plus concernés. L’emploi salarié, hors intérim, a ainsi chuté de 7,6 % dans l’hébergement et la restauration (82.800 emplois détruits), retombant à son plus bas niveau depuis début 2015. Le secteur des services aux ménages a connu un recul de 2,9 %, tandis que l’emploi dans les transports s’est contracté de 1,3 %.
L’emploi industriel a, quant à lui, diminué de 0,9 %, avec 28.400 postes détruits, après -0,3 % enregistrés au premier trimestre. Dans la construction, les chiffres hors intérim se stabilisent, après -0,2 % de janvier à mars.
La fonction publique pas épargnée
Le secteur public n’a en revanche cette fois pas été épargné, avec 57.000 emplois détruits (-1 %). « Dans la fonction publique aussi, la crise sanitaire a limité le renouvellement de contrats à durée limitée (contractuels, vacataires, etc.) », souligne l’Insee.
Sur un an, l’emploi salarié a chuté au total de 572.900 (soit -2,3 %), dont 513.800 dans le privé et 59.100 dans la fonction publique. L’institut précise que la baisse du premier semestre annule, à elle seule, les hausses enregistrées au cours des deux dernières années.
L’Insee s’attend désormais à un taux de chômage « autour de 9,5 % » de la population active à la fin de l’année. Soit 2,4 points de plus qu’à la mi-2020.