EXCLUSIF – Le gouvernement va muscler les aides à l’embauche des jeunes des quartiers

Le dispositif des emplois francs va être prolongé d'un an. Il pourra être « cumulé » avec l'aide de 4.000 euros du plan jeune, le soutien financier pouvant ainsi être porté jusqu'à 9.000 euros la première année pour une embauche en CDI.


La ministre du Travail, Elisabeth Borne, s’est rendue ce lundi matin dans un quartier prioritaire de la ville (QPV) d’Arras, dans le Pas-de-Calais, pour lancer une tournée de promotion du plan jeune . La visite a porté principalement sur l’apprentissage, entre autres mesures du gouvernement pour aider les jeunes de ces zones défavorisées face à la crise. L’exécutif a visiblement l’intention d’aller plus loin. Comment ? En prolongeant d’un an l’expérimentation des emplois francs, mais surtout en augmentant significativement le montant de l’aide associée, a-t-on appris de sources concordantes.

Lancés en avril 2018 , les emplois francs constituent l’un des rares dispositifs de contrat aidé lancés depuis le début du quinquennat. Il prévoit une aide conséquente – jusqu’à 15.000 euros pour un CDI sur trois ans ou 5.000 euros pour un CDD d’au moins six mois et jusqu’à deux ans – pour toute embauche d’un chômeur habitant dans un QPV, quel que soit son âge. Le but ? Lutter contre l’une des discriminations les plus ancrées, celle liée au lieu de résidence, dont même les diplômés sont victimes.

Démarrage poussif

Après un démarrage plus que poussif, le ministère du Travail a beaucoup assoupli les conditions d’accès, étendu le nombre de QPV de l’expérimentation, avant de l’étendre à tous ceux (1.500) de France . Depuis que la pression a été mise sur les préfets et que Pôle emploi a intensifié sa communication en direction des employeurs, le nombre d’emplois francs a commencé à décoller.

A ce jour, un peu moins de 31.000 demandes ont été acceptées. Plus de huit sur dix de celles qui l’ont été en 2018 et 2019 concernent des CDI, dont les trois quarts à temps plein. Sans la crise sanitaire, l’objectif, passablement revu à la baisse, d’en conclure 40.000 à fin 2020, date de fin programmée pour l’expérimentation, était donc à portée de main.

Pour relancer la machine, le ministère du Travail va en quelque sorte « cumuler » l’aide des emplois francs avec celle de l’aide à l’embauche des jeunes (AEJ) de 4.000 euros annoncée avec le plan jeune cet été . Tous les arbitrages ne sont pas encore faits, mais des différentes hypothèses sur la table il ressort, toujours selon nos informations, que pour une embauche en CDI en emploi franc d’un jeune de moins de 26 ans révolus (pas au-delà), l’employeur toucherait de 7.000 euros (cumul partiel) à 9.000 euros (cumul total) pour la première année de contrat. Pour un CDD de deux ans, le coup de pouce passerait de 2.500 à 4.000 euros maximum, en fonction de la durée du contrat.

Taux de rupture

Le scénario d’un reste à charge zéro a même été étudié, mais son coût potentiel le rend peu probable. La mise en place est prévue le 1er octobre. Reste aussi à trancher si ces emplois francs musclés seront ouverts aux embauches jusqu’au 31 janvier 2021, pour se caler avec la fin de l’AEJ, ou jusqu’à la fin de l’année prochaine.

A la tête d’une mission d’évaluation en cours, la députée LREM Monique Iborra estime que la prolongation de l’expérience ne pourra pas faire l’économie d’une révision qualitative du dispositif. Compte tenu du taux de rupture, de 40 % après un an selon elle sans que l’on sache vraiment pourquoi, il faudrait prévoir une préparation à l’emploi du chômeur, estime-t-elle notamment.


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