C’est une fin et sans doute un début. La fin, c’est celle des discussions engagées au début de l’été par les partenaires sociaux qui doivent achever ce mardi lors d’une sixième réunion la rédaction d’un diagnostic sur le télétravail post-confinement. Le début, c’est celui, qui reste à confirmer, d’une négociation sur le sujet.
Elle est réclamée par tous les syndicats qui se retrouvent notamment sur la volonté d’exclure le télétravail à 100 %. La CFTC a décidé de pratiquer la politique de la chaise vide tant que des négociations ne seront pas annoncées. « La CFDT ne signera pas s’il n’y a pas un engagement du patronat à ouvrir une négociation car ça laisserait les entreprises dans un no man’s land », a expliqué le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger , en fin de semaine dernière. Le sujet est inscrit au programme des concertations que va engager la ministre du Travail, Elisabeth Borne, en préparation de la seconde « conférence du dialogue social » qui doit se tenir à Matignon dans la deuxième quinzaine du mois prochain.
Un pis-aller
Pas d’épée de Damoclès, en tout cas pour l’instant, du côté de l’exécutif. « On fait confiance aux partenaires sociaux pour aboutir sur un sujet qui suscite beaucoup d’attentes chez les salariés », explique-t-on au ministère du Travail. Mais en l’absence d’accord, certains syndicats n’hésitent pas à déjà demander que le gouvernement « prenne la main », à l’instar de la CFDT vendredi. Pour les syndicats, ce scénario serait cependant un pis-aller. « On a vu ce que ça donne sur l’assurance-chômage, on préfère la négociation paritaire à une décision unilatérale du gouvernement », explique Béatrice Clicq, conseillère confédérale de Force ouvrière, en charge du dossier du télétravail.
La balle est clairement dans le camp des organisations patronales, qui jusqu’à présent ont insisté sur le fait qu’il fallait bien des négociations, mais dans les entreprises, arguant du fait que la loi encadre déjà sensiblement le télétravail.
Mais le patronat devrait ouvrir la voie à une deuxième phase d’échange plus approfondie au niveau national. Outre le fait que lâcher le dossier à l’Etat n’est pas sans risque, il n’a pas forcément intérêt à braquer des syndicats réformistes.
Reste à savoir ce qui serait concrètement mis au menu d’une telle négociation. Les représentants des entreprises ont déjà prévenu : hors de question de remettre à plat l’accord de 2005. Certains évoquent dès lors une sorte de cahier des charges pour les entreprises qui négocient.