C’est une bonne nouvelle pour le secteur du BTP. Les mesures du plan de relance pour booster la rénovation énergétique des bâtiments publics de l’Etat rencontrent une très forte appétence de la part de ses administrations, nombreuses à vouloir passer commande. Les deux appels à projets lancés le 7 septembre dernier par le gouvernement ont en effet permis de faire remonter plus de 4.000 demandes d’ouverture de chantier, a fait savoir ce mardi Olivier Dussopt, le ministre des Comptes publics, et Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieure.
Cet afflux de projets, qualifié de « franc succès » dans un communiqué commun, représente près de 8 milliards d’euros de travaux et d’équipements, sans compter d’éventuels cofinancements. C’est environ le double de l’enveloppe prévue (4 milliards) dans le plan « France Relance » annoncé le 3 septembre par le gouvernement.
Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, l’a dit : il s’agit de rendre les effets de ce plan « visibles dès les premiers mois », urgence de la reprise de l’activité économique, mais aussi de la lutte contre le réchauffement climatique, oblige. Un dernier combat pleinement justifié sachant que l’immense patrimoine immobilier de l’Etat – il s’étend sur 100 millions de m2 – est responsable d’une part importante des émissions de gaz à effet de serre en France.
Concrètement, le couperet tombera dans les toutes prochaines semaines s’agissant des projets qui sont à arbitrer au niveau régional et pour lesquels une enveloppe de 300 millions a été réservée sur les 4 milliards d’euros dévolus à cet effort de rénovation massif. D’ici au 10 novembre, les préfets tiendront des conférences régionales pour trancher. La maille retenue pour chaque projet traité à ce niveau est de moins de 5 millions hors Ile-de-France et de moins de 8 millions pour ceux qui la concernent.
Actions « à gain rapide »
Au-delà de ces plafonds, tous les autres chantiers, qui représentent moins de 5 % des projets, seront sélectionnés autour du 20 novembre lors d’une Conférence nationale de l’immobilier public présidée par Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, indique-t-on à Bercy. La liste définitive sera arrêtée par le gouvernement avant le 30 novembre 2020. De son côté, la direction de l’immobilier de l’Etat a été priée d’accélérer le tempo en simplifiant le plus possible les procédures.
L’appel à projets lancé pour l’enseignement supérieur et la recherche représente une demande de travaux de plus de 3,7 milliards d’euros, signale-t-on à Bercy où l’on indique, par ailleurs, que « tous les ministères et tous les pans de l’action de l’Etat sont concernés ». Les opérations qui sont remontées à Paris concernent aussi bien le patrimoine immobilier de l’enseignement supérieur, que celui des ministères de l’Intérieur (commissariats, préfectures), de la Justice ou encore de la Défense (bases militaires).
De belles opportunités à saisir
L’éventail des projets est large. Ceux-ci vont des actions « à gain rapide », c’est-à-dire qui présentent un fort retour sur investissement (contrôle, pilotage et régulation des systèmes de chauffage, pose d’ampoules basse consommation), à des réhabilitations lourdes, en passant par des travaux de gros entretien (changement d’équipements, isolation du bâti). D’où une fourchette de devis large également puisqu’elle va de quelques milliers d’euros à plusieurs dizaines de millions. Ce qui veut dire que les PME ont de belles opportunités à saisir et ce d’autant plus que 10 % des marchés globaux doivent leur être réservés, ainsi qu’il est prévu dans le projet de loi d’accélération et de simplification de l’action publique (Asap).