La crise chamboule le deuxième sommet social de Castex

Le Premier ministre reçoit syndicats et patronat ce lundi pour un deuxième sommet social, trois mois et demi après le premier. La crise remet en cause les ambitions et les priorités de l'agenda de concertations qu'il a fixé en juillet. Les réformes de l'assurance-chômage et des retraites sont de plus en plus sur la sellette.


French Prime Minister Jean Castex gives a speech after attending a social dialogue conference with social partners at the Matignon Hotel in Paris, on July 17, 2020. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)

Mi-juillet, à peine nommé Premier ministre, Jean Castex a reçu syndicats et patronat pour un sommet social en grande pompe avec la volonté manifeste de renouer le fil d’un dialogue passablement abîmé par son prédécesseur. A la sortie, un agenda social riche, trop riche peut-être, de dix-sept thèmes et la promesse d’une revoyure dans les quatre mois. Promesse tenue puisque les partenaires sociaux ont rendez-vous ce lundi matin à Matignon. Pour ce qui est des annonces en revanche il va falloir attendre : non seulement le climat de confiance entre les deux camps s’est érodé , mais surtout, compte tenu de la situation sanitaire et économique, la montagne risque d’accoucher d’une souris.

Menées quasiment toutes sous l’égide du ministère du Travail, les concertations ont été regroupées en six blocs dont trois seulement ont fait l’objet d’une première séance au ministère du Travail à ce stade. Les conseillers d’Elisabeth Borne, la ministre, ont échangé sur la réforme de la formation professionnelle, l’assurance-chômage , ou encore la mise en musique du plan jeune. Sans grand résultat.

Flottement généralisé

Le renouvellement quasi complet du cabinet de la ministre du Travail, entériné par le départ récent d’Alain Druelles, le spécialiste de la formation et de l’apprentissage, n’a pas aidé, mais visiblement les équipes en place n’ont pas réussi à dissiper le sentiment partagé de flottement après plusieurs semaines aux manettes. « Ca patine », témoigne-t-on dans le camp patronal. « Le cabinet ne maîtrise pas certains sujets. Ca sent l’enfumage », abonde, plus direct, un représentant syndical, pointant l’exemple des reconversions professionnelles pour lesquelles les huit organisations patronales et syndicales ont renvoyé le ministère dans les cordes .

Le sentiment qu’il va falloir diminuer l’ambition de l’agenda social arrêté en juillet est aussi partagé, compte tenu du contexte et du peu de temps utile restant avant le début de la campagne présidentielle. Ce que l’on reconnaît implicitement à Matignon. « Les dix-sept sujets inscrits à l’ordre du jour restent de bons sujets mais il faut être pragmatique devant la situation sanitaire et économique . Il y aura un besoin de prioriser », fait-on savoir dans l’entourage du Premier ministre, qui entend se concentrer sur les « réponses immédiates à la crise ».

Faire le tri entre ce qui en relève ou pas, ce sera tout l’objet des échanges de ce lundi. Jean Castex devra a minima répondre aux partenaires sociaux sur les reconversions, thème placé en tête de pile. Il va également préciser le calendrier sur les métiers en tension . Idem pour les travailleurs détachés ou de la deuxième ligne – caissières par exemple – pour lesquels les syndicats font pression. Bien engagées, les négociations sur la santé au travail ou le télétravail sont pour l’instant dans les mains des partenaires sociaux. De longue date sur la table, le thème du partage de la valeur apparaît plus incertain.


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