Covid : Olivier Véran s’inquiète du « mal-être » des Français

Les Ehpad vont pouvoir mettre en place un dépistage hebdomadaire de l'intégralité de leur personnel via des tests antigéniques, a indiqué ce jeudi la ministre déléguée à l'Autonomie, Brigitte Bourguignon. Le gouvernement s'alarme pour la santé mentale des Français, très éprouvés par le confinement.


French Health Minister Olivier Veran speaks during his weekly press conference on the Covid-19 pandemic in Paris on November 5, 2020. (Photo by STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Tout doucement, la deuxième vague épidémique retombe, avec un taux d’incidence revenu à 248 cas pour 100.000 habitants sur sept jours et 4.653 malades du Covid en réanimation (après un pic à plus de 4.900 il y a trois jours). Et même la courbe des hospitalisations commence à piquer du nez : 32.345 personnes sont soignées à l’hôpital après avoir contracté le virus.

Le nombre de reproduction, c’est-à-dire le nombre de personnes contaminées par chaque individu infecté, est désormais très sage, entre 0,65 et 0,89 selon l’indicateur retenu. Le résultat dépasse les espérances, car le confinement assoupli fait presque aussi bien que le confinement strict de la première vague (0,67).

paliers

« La confiance paie puisque l’incidence baisse », mais « ce n’est pas parce que le niveau de la marée est en train de baisser qu’on peut sortir en toute quiétude dans la rue », a commenté ce jeudi soir le ministre de la Santé, Olivier Véran, lors de son point presse hebdomadaire sur la situation sanitaire. Plus de 8.000 personnes sont encore en réanimation en comptant les patients non-Covid, a-t-il souligné. Il n’avait de toute façon aucun assouplissement du confinement à offrir , dans l’attente des annonces d’Emmanuel Macron la semaine prochaine .

« Ras-le-bol, stress, anxiété, déprime »

Le ministre s’est plutôt servi de son intervention pour aborder la question inquiétante de la santé mentale. Cette épidémie a une « face cachée, le mal-être », a-t-il déclaré. « Ras-le-bol, stress, anxiété, déprime, l’impact psychologique est réel. Tout le monde n’en souffre pas, mais chacun peut être concerné », a-t-il insisté, en annonçant un renforcement des cellules d’écoute et des recrutements de psychologues.

La dégradation de la santé mentale est en effet un sujet qui préoccupe au plus haut point les pouvoirs publics et qui va éclater en plein jour une fois la tension hospitalière résorbée. Un tiers des étudiants se sont déjà retrouvés en détresse psychologique durant le premier confinement, a rappelé Olivier Véran. Les personnes les plus touchées sont celles qui ont des fins de mois difficiles ou des antécédents psy.

Au début de la semaine, le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, avait déjà révélé que le nombre de Français en état dépressif avait été multiplié par deux entre la fin septembre et le début novembre. Chacun doit s’inquiéter de savoir si ses proches vivent avec un sommeil perturbé, ont perdu l’appétit et consomment plus d’alcool ou de tabac, a-t-il demandé, puis les orienter vers le numéro vert Covid, qui transfère les appels des personnes déprimées vers des lignes spécialisées.

1,6 million de tests antigéniques pour les Ehpad

Les personnes âgées font partie de celles qui risquent particulièrement de souffrir du confinement, et de l’isolement qu’il entraîne. La ministre déléguée à l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, s’est justement exprimée aux côtés d’Olivier Véran. La situation dans les Ehpad est moins grave que durant la première vague, a-t-elle expliqué, avec plus de 20 % des établissements touchés (1.600), contre la moitié au printemps. Ces derniers jours, 163 décès quotidiens ont été enregistrés en moyenne. La situation est tendue en Nouvelle Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie et Hauts-de-France.

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La ministre déléguée a surtout annoncé une évolution de la stratégie de dépistage dans ces établissements. A partir de la semaine prochaine, les Ehpad vont pouvoir mettre en place un dépistage hebdomadaire de l’intégralité de leur personnel via des tests antigéniques . « 1,6 million de tests antigéniques seront livrés par l’Etat, puis les établissements s’approvisionneront eux-mêmes », a expliqué Brigitte Bourguignon.

Quant aux visiteurs, ils devront remplir un autoquestionnaire pour évaluer eux-mêmes leur risque d’être contaminants. Il leur sera recommandé d’effectuer un test RT-PCR 72 heures avant de se présenter à l’Ehpad, ou bien un test antigénique dans la journée. Les proches pourront participer aux campagnes hebdomadaires de dépistage menées par les établissements.


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