Quelque 900 salariés français de Kidiliz (Chipie, Catimini…) vont être licenciés après la reprise par appartements du leader européen de la mode enfantine, a-t-on appris mardi de sources concordantes. Environ 350 salariés sur près de 1 500 que comptait le distributeur de vêtements d’enfants en France (dont 1250 CDI), sont repris dans le cadre des sept offres de reprises combinées qui ont été validées lundi par le tribunal de commerce de Paris.
De nombreux autres emplois sont par ailleurs menacés dans les filiales étrangères du groupe de 2 600 salariés, vendu voici deux ans au Chinois Semir par la famille Zannier. La procédure de redressement judiciaire, ouverte le 10 septembre à Paris, a déjà été étendue aux filiales allemande et hollandaise (toutes deux liquidées), ainsi qu’à celles d’Italie, de Belgique et du Luxembourg pour lesquelles un nouveau jugement est attendu le 1er décembre.
Le groupe a d’autres implantations en Espagne, Angleterre, Suisse, Chine, Portugal et aux États-Unis. La principale offre validée lundi émane du spécialiste français de vente de vêtements d’enfants ID Kids, intéressé par les marques Catimini et Absorba, qui reprend 227 postes.
Le PSE a été signé par les quatre organisations syndicales
« À la suite du deuxième confinement, son offre a été dégradée par rapport à une première version qui prévoyait la reprise des 615 personnes », explique Patrick Puy, le dirigeant d’ID Kids. L’entreprise française Children Worlwide Fashion (CWF), spécialisée dans la gestion de licences du secteur de l’habillement, reprend quant à elle 87 personnes. « Le PSE a été signé par les quatre organisations syndicales parce que nous avons obtenu des avancées en termes de budget, de financements extérieurs, et des mesures d’accompagnement grâce à la négociation, la mobilisation des salariés, nos nombreuses actions », a réagi mardi soir l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CGT, CFTC des salariés français du groupe.
« Kidiliz a souffert à la fois d’une organisation qui s’est construite au gré d’opérations de croissance externe, donc pas forcément dans une optimisation organisationnelle, et qui a souffert d’une succession de crises conjoncturelles, Gilets jaunes, mobilisations sociales sur les retraites, aléas climatiques… », a expliqué vendredi l’avocate du groupe Delphine Caramalli.
La situation de l’entreprise créée en 1962 à Saint-Chamond (Loire) par Roger Zannier, propriété depuis deux ans du Chinois Semir, était déjà très dégradée avant la crise sanitaire. Comptant 900 boutiques en propre, dont 430 en France, Kidiliz affichait l’an dernier un chiffre d’affaires de 388 millions d’euros, en recul, avec un résultat d’exploitation négatif de 38 millions.