Le vaccin est un espoir formidable dans la lutte contre le coronavirus , mais il va falloir être patient. C’est en substance le message délivré par le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy dans une interview au « Parisien » ce mercredi, alors que l’Assemblée nationale doit se pencher sur la stratégie vaccinale mise au point par le gouvernement .
« L’arrivée des vaccins n’aura pas d’impact sur le premier trimestre 2021 et très peu sur le deuxième », explique Jean-François Delfraissy au quotidien, invitant les Français à « tenir bon ».
Une probable troisième vague
Le président du Conseil scientifique estime d’ailleurs qu’il « n’y a pas d’urgence à immuniser la France entière » et dit que « cela prendra jusqu’à fin avril, voire mai, pour immuniser les 22 millions de Français les plus à risque ». Il vise ainsi une « sortie de la pandémie » à l’été voire l’automne 2021.https://embed.acast.com/la-story/ledefilogistiqueduvaccin
D’ici là, le scientifique n’exclut pas l’arrivée d’une troisième vague dans les semaines à venir. Car si la France est sortie mardi d’un deuxième confinement , remplacé par un couvre-feu nocturne à partir de 20 heures, on enregistre, pour la semaine écoulée, une moyenne de 12.000 nouveaux cas positifs chaque jour (11.500 mardi), bien au-delà de l’objectif des 5.000 cas quotidiens fixé par l’exécutif.
Tests et médicaments
Une stagnation que Jean-François Delfraissy explique par la chute des températures et la recirculation des Français à la faveur de l’assouplissement des mesures de confinement, « même si les Français ont bien respecté les consignes », précise-t-il.
Mais outre la campagne de vaccination, le scientifique identifie plusieurs leviers qui pourraient permettre au pays de mieux aborder une éventuelle troisième vague, notamment le développement des tests antigéniques et de tests salivaires plus performants qui « devraient arriver en février ».
Il cite également le développement actuel de médicaments à base d’anticorps monoclonaux qui pourraient, à défaut de protéger contre le coronavirus, prévenir les formes graves de la maladie. « La science avance. En attendant, restons encore extrêmement prudents encore trois à six mois. C’est le dernier effort ! », insiste-t-il.