Les difficultés des indépendants se sont multipliées pendant la crise

Selon une étude de l'Union des autoentrepreneurs, 80 % des autoentrepreneurs affichent un chiffre d'affaires en baisse de 40 % ou plus depuis le déconfinement du printemps par rapport à 2019. La moitié des autoentrepreneurs ayant arrêté leur activité en 2020 sont sans revenu autre que le RSA.


L’indépendance a quelques inconvénients qui se sont révélés être particulièrement importants pendant cette crise du Covid-19. Selon une étude réalisée par l’Union des autoentrepreneurs auprès de 3.320 autoentrepreneurs – dont 18 % travaillent grâce à une plateforme sur le Web -, après le premier confinement 45 % des personnes interrogées n’ont toujours pas retrouvé un chiffre d’affaires à 20 % de leur volume d’activité de 2019. Environ 80 % des autoentrepreneurs affichent un chiffre d’affaires en baisse de 40 % ou plus par rapport à 2019. C’est dire la profondeur de la crise sur les indépendants et les cicatrices qu’elle peut potentiellement laisser.

L’accompagnement nécessaire

Certes, jusqu’ici, seuls 5 % des personnes interrogées ont arrêté purement et simplement leur activité face aux difficultés. Mais la moitié de ces autoentrepreneurs se retrouvent sans revenu et finissent au revenu de solidarité active (RSA). Un quart est inscrit comme demandeur d’emploi chez Pôle emploi, dont une partie est probablement en fin de droits. « Les autoentrepreneurs qui stoppent leur activité sont des candidats aux minima sociaux. Il faut absolument les accompagner en sortie de crise pour leur permettre de retrouver un niveau d’activité normal », insiste François Hurel, président de l’Union des autoentrepreneurs. Car comment vivre et tenir avec un chiffre d’affaires et donc des revenus qui ont plongé de 40 % ? Il n’est pas impossible que beaucoup jettent l’éponge à l’avenir, découragés. Jusqu’ici, certains autoentrepreneurs ont touché des aides du fonds de solidarité, mais ils sont minoritaires. A peine un sur cinq en a bénéficié.

C’est pourquoi François Hurel propose que Bercy verse une aide de 500 à 600 euros mensuels pendant six mois à tous les autoentrepreneurs dont c’est la source principale de revenus, en excluant les retraités et ceux qui bénéficient du fonds de solidarité. Environ 400.000 personnes seraient concernées pour un coût supérieur à 1 milliard d’euros. « Il y aura un effet d’aubaine pour ceux dont le chiffre d’affaires dépasse 30.000 euros annuels mais il faut éviter l’effet couperet pour ceux qui sont à moins de 10.000 euros par an », selon le patron de l’Union des autoentrepreneurs.

Eviter la case chômage

Le ministre délégué chargé des PME, Alain Griset, doit recevoir le 20 janvier les partenaires sociaux pour discuter de l’amélioration de l’indemnisation du chômage pour les indépendants . Mais « il faut éviter le recours au chômage qui deviendra pour les autoentrepreneurs une trappe à pauvreté car il est difficile de se relever quand on échoue et qu’on arrête son activité. Au contraire, il serait préférable d’accompagner les autoentrepreneurs à se relever », estime François Hurel. « C’est le moment de donner corps au quoi qu’il en coûte », conclut-il. La balle est dans le camp de Bercy.


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