Covid : le plan de relance « oublie » largement les femmes, dénonce une étude

Une étude de la Fondation des femmes dévoilée ce lundi estime que le plan de relance ne tient pas compte des inégalités existantes. Elle rapporte également que la situation professionnelle de ces dernières s'est dégradée, bien plus que celle des hommes.


A nurse removes her protective cover outside the intensive care unit of the 'Centre Hospitalier Privé de l'Europe' (Private Hospital of Europe) in Port-Marly, western suburb of Paris, on March 25, 2021, amid the spread of the Covid-19 pandemic. (Photo by Martin BUREAU / AFP)

On savait que la situation professionnelle des femmes s’est dégradée en raison de la crise du Covid. Une étude de la Fondation des femmes dévoilée ce lundi met aussi en garde contre un plan de relance privilégiant, selon elle, des secteurs où les femmes sont sous-représentées.

Ce rapport, financé par la région Île-de-France et construit sur la base d’indicateurs et de données de divers observatoires déjà publiés, indique que pendant le premier confinement, au printemps 2020, 40 % des femmes ont consacré plus de quatre heures par jour à leurs enfants, soit le double des hommes. « Elles sont 21 % à s’être arrêtées de travailler. Soixante-dix pour cent des femmes estiment que cette période va les pénaliser dans leur carrière », rapporte l’étude, qui regrette que le confinement n’ait pas permis un « rééquilibrage » des tâches avec les hommes .

La « première ligne » oubliée

« Les différents plans de relance n’ont pas pris en compte les inégalités entre femmes et hommes, et risquent de les aggraver durablement. Les secteurs d’avenir, qui concentrent la majeure partie des financements de la relance, sont des secteurs fortement ‘masculinisés’ », estiment encore les auteurs. Ainsi, les femmes n’occupent que 16 % des emplois « verts », selon la même source.

« Sur les 35 milliards d’euros des plans de relance sectoriels de juin 2020, seulement 7 milliards sont dédiés à des emplois occupés par des femmes. Alors que les secteurs féminisés sont les plus touchés, la relance les oublie. Le décrochage des femmes est donc un risque réel et alarmant », ajoutent-ils. La « première ligne » mobilisée contre le Covid était pourtant en grande majorité féminine, rappelle l’étude, citant les infirmières (87 % de femmes), les aides-soignantes (91 %), les aides à domicile (97 %), les agents d’entretien (73 %) ou encore les caissières (76 %). Plus exposées, les femmes se retrouvent ainsi plus sujettes au burn-out que les hommes, relève la Fondation.

Valorisation des métiers féminisés

Le recul des inégalités n’est toutefois pas inéluctable, estime l’étude. La Fondation des femmes recommande ainsi la revalorisation des salaires des métiers dits féminisés, le financement de projets de reconversion vers des filières d’avenir pour encourager l’entreprenariat féminin, la facilitation de l’accès à un service public de la petite enfance.

Au travail, l’association milite pour la mise en place de normes pour le télétravail ou encore le renforcement de la lutte contre les violences en entreprise. Enfin, elle préconise, tant dans la sphère privée que publique, d’instaurer davantage de mixité dans les instances de gouvernance.


myspotvip

Lorsque vous vous inscrivez et vous recevrez les meilleures offres de MySpotVip et vous recevrez également un guide d'ÉPARGNE.
Préparez-vous pour les offres VIP les plus exclusives et uniques!