Lever de rideau pour le chantier de modernisation de la formation professionnelle. Riche de 300 millions d’euros dans le cadre du volet compétences du plan de relance , le chantier a donné lieu à plusieurs mois de concertation, d’expérimentations, de séminaires, le tout conforté par des sondages auprès de la profession. Place désormais au plan d’actions présenté, ce mercredi, par la haut-commissaire aux Compétences, Carine Seiler, en charge du dossier au sein du ministère du Travail.
La réunion doit être d’abord l’occasion de dresser le constat de départ qui justifie la nécessité d’appuyer sur l’accélérateur : un tiers des organismes de formation de moins de 50 salariés – c’est-à-dire le gros des troupes étant donné l’atomicité du secteur – n’ont pas évolué dans leurs démarches de numérisation en un an. Le besoin et l’envie de le faire sont bien là, mais ils se heurtent très souvent à un manque de moyens financiers, de compétences ou de temps, quand ce ne sont pas les modalités d’achat qui ne sont pas adaptées.
Sprint et cours de fond
Lever ces freins relève à la fois du sprint et de la course de fond , résume Carine Seiler, à savoir d’un mélange d’actions de court ou moyen termes. Premier axe du plan, l’Etat va favoriser l’amorçage d’un marché de conseil en modernisation des organismes de formation. Comment ? Via la création d’un label de qualité auquel pourront prétendre les futurs consultants. Leurs prestations seront prises en charge directement ou via les régions – cela fait partie des points restant à trancher par un groupe de travail ad hoc. Premières prestations visées à la fin de l’année.
Le deuxième axe prendra la forme d’appels à projets dotés de 100 des 300 millions du chantier, lancés début mai pour la première vague, puis à une fréquence trimestrielle. Le but ? Financer des projets pédagogiques innovants dans une logique de consortium d’acteurs, pour les formations aux métiers de la mer par exemple, ou transversale, comme la capacité à mémoriser les connaissances.
Métiers de la relance
Une part non encore déterminée des sommes disponibles servira ensuite pour l’émergence de tiers lieux partout en France, véritables plateaux de formation accessibles, selon un modèle économique à arrêter, aussi bien à des prestataires qu’à des stagiaires.
Le dernier axe, enfin, consistera à financer le développement de logiciels innovants et à en ouvrir l’accès au plus grand nombre. Un cabinet d’avocat spécialisé doit baliser ce qu’il est possible de faire dans le respect du droit de propriété intellectuelle et sans mettre à mal l’innovation privée. Il s’agit de cibler une quinzaine de formations menant à des métiers prioritaires du plan de relance, comme ceux de la rénovation énergétique. Beaucoup de points restent à clarifier qui feront l’objet d’une « conférence de consensus » au plus tard à l’automne, précise Carine Seiler.