Covid : Olivier Véran envisage un pic de 10.000 patients en réanimation fin avril

Le ministre de la Santé n'a pas donné, ce jeudi matin, d'objectif chiffré pour le retour à la normale. Il compte sur l'ouverture de 1.200 lits supplémentaires en Ile-de-France et sur les évacuations sanitaires. La vaccination des enseignants commencera par ceux qui sont en contact avec des élèves handicapés, dans plusieurs semaines.


French Health Minister Olivier Veran delivers a press conference on the current French government strategy for the ongoing Covid-19 pandemic in Paris, on March 18, 2021. - French Prime Minister Jean Castex on March 18, 2021 announced a limited month-long lockdown for Paris and several other regions to combat rising Covid-19 cases, while insisting the measures would not be as strict as in the past. While non-essential businesses will close and movement outside will be restricted in the affected regions, schools will stay open and outdoor exercise allowed up to 10 kilometres (6 miles) from home, he said. (Photo by Martin Bureau / POOL / AFP)

« Maintenant les médecins ont une réponse : le pic épidémique est devant nous, et pas trop loin », a expliqué Olivier Véran, ce jeudi matin, sur France Inter. Le ministre de la Santé n’a pas voulu donner d’objectifs chiffrés de désengorgement des hôpitaux comme à l’automne dernier (moins de 3.000 patients Covid en réanimation pour sortir du deuxième confinement). Mais il a dessiné un horizon pour l’inflexion des admissions en réanimation, qui sera selon lui de nature à rassurer les hospitaliers inquiets et submergés .

Ce serait le résultat de la fermeture des écoles et de l’extension à toute la France des restrictions appliquées à 19 départements depuis dix jours, qui ont été annoncés mercredi soir par Emmanuel Macron . Dans les 16 départements qui ont basculé les premiers, les contaminations n’ont crû que de 1 % samedi, contre 20 % ailleurs, « ça montre que les mesures sont efficaces », a assuré le ministre.

Un pic monstrueux

« Il faut sept à dix jours pour mesurer l’efficacité » du troisième confinement, a-t-il également déclaré, fixant à cette échéance (assez rapprochée, donc) le pic estimé des contaminations. Mais on devra encore attendre deux semaines pour que le pic des réanimations soit atteint, soit « vers fin avril ». Comme le flux des admissions nettes en soins critiques est de 50 à 100 nouveaux patients Covid par jour (plus de 500 admissions brutes), l’ensemble des patients pourraient occuper « 10.000 lits de réanimation, peut-être un peu moins, peut-être un peu plus », sachant que l’on compte un peu plus de 2.000 réanimations incompressibles hors Covid, et que le seuil des 5.000 réanimations Covid vient d’être dépassé.

Ce serait un pic aussi « monstrueux » que celui de la première vague. En effet, 7.200 patients Covid avaient été accueillis en soins critiques en avril 2020, et 10.700 en comptant les autres réanimations. « Personne ne nie que nous soyons dans une situation très difficile », a affirmé Olivier Véran, en insistant sur son « objectif », « qu’à tout moment nous soyons capables de soigner » grâce à l’adaptation progressive des capacités.

Le Premier ministre Jean Castex a énuméré jeudi devant l’Assemblée nationale l’ensemble des leviers qui « doit nous permettre d’armer jusqu’à 10.200 lits de réanimation et d’accueillir tous les malades qui en auront besoin » : déplafonner les heures supplémentaires dans les hôpitaux, mobiliser les professionnels de ville, les retraités, les étudiants en santé, les 26.000 réservistes sanitaires civils et la réserve militaire, organiser la collaboration entre le public et le privé « qui n’a jamais été aussi fluide », procéder à de nouvelles évacuations sanitaires.

Encore 1.200 lits à ouvrir en Ile-de-France

Actuellement, 7.900 lits de soins critiques ont été ouverts grâce à la déprogrammation de certains soins et à des réorganisations internes, alors que la capacité en septembre n’était que de 5.800 lits. Ils se remplissent au fur et à mesure des ouvertures.

L’été dernier, Olivier Véran avait évoqué la possibilité de monter jusqu’à 12.000 lits en cas de besoin. « On peut tendre vers 12.000 lits », confirme-t-on au ministère. Mais chaque gain de place prive d’autres malades, ce qui justifie une montée en charge progressive : « Nous augmentons le nombre de lits au fur et à mesure que les besoins augmentent », s’est justifié le ministre.

En Ile-de-France, où la situation est très tendue , il « reste à ouvrir » 1.200 lits avant d’atteindre le pic d’il y a un an, soit 2.700 lits (il s’agit ici des lits Covid uniquement). Olivier Véran s’est montré confiant sur la capacité des établissements à réitérer l’exploit d’alors, et a indiqué qu’il avait demandé mercredi à l’hôpital Henri-Mondor à Créteil d’ouvrir une unité de 60 lits. Alors que les familles refusent les évacuations sanitaires hors de la région, il a redit que ces opérations « sont amenées à s’accélérer ». « Je m’entretiens avec les directeurs médicaux de crise pour mettre les bouchées doubles », car « à un moment donné, on n’a pas le choix », a-t-il expliqué, sans préciser s’il entendait jouer de la persuasion ou de la coercition.

Vaccination des enseignants

Olivier Véran a également promis un bond en avant des injections de vaccins, « on dépassera les 500.000 par jour prochainement », selon lui. La priorisation des plus fragiles est « une stratégie gagnante », s’est-il félicité, mais « ensuite », on peut raisonner en termes de « personnes qui sont exposées », a-t-il redit, dans le sillage du chef de l’Etat jeudi soir .

Emmanuel Macron a en effet annoncé une « stratégie spécifique » pour vacciner les enseignants ou les forces de l’ordre. Son ministre a expliqué qu’il s’agirait d’abord de viser, pour les enseignants, ceux qui sont en contact avec les enfants handicapés, dans les classes Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire), soit « 100 à 150.000 » personnes.

Mais ils ne seront éligibles que « quand on aura vacciné les plus de 60 ans », dont le tour s’ouvre le 16 avril, a laissé entendre Olivier Véran. La tranche d’âge suivante, les plus de 50 ans, accédera à son tour à la vaccination à la mi-mai. On peut donc supposer que c’est à ce moment que les enseignants, ou une partie d’entre eux, pourraient se faire vacciner contre le Covid – c’est-à-dire alors qu’ils seront retournés en classe en présentiel depuis le 3 mai. A moins que la pression politique ne soit si forte qu’elle bouscule l’ordre des priorités.


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