Covid : les immigrés frappés de plein fouet par la hausse des décès en France

En 2020, la surmortalité a été deux fois plus importante chez les personnes nées à l'étranger que chez celles nées en France, en particulier pendant la première vague, selon l'Insee. Les disparités régionales et les conditions de vie peuvent expliquer cet écart.


Medical workers, wearing protective gear, work in the Intensive Care Unit (ICU) where patients suffering from the coronavirus disease (COVID-19) are treated at Cambrai hospital, France, April 1, 2021. REUTERS/Pascal Rossignol

Qui sont les 100.000 Français morts du Covid-19 ? La question s’est tristement imposée cette semaine alors que la France franchissait ce seuil tragique. On sait que les hommes, les Franciliens et les plus de 70 ans sont surreprésentés parmi les victimes du virus. Des chiffres publiés ce vendredi par l’Insee montrent que les personnes nées à l’étranger paient aussi un lourd tribut.

L’institut s’est penché sur les décès recensés en France en 2020, toutes causes confondues, soit 669.000 au total, en forte hausse par rapport à l’année précédente (+9 %). Il confirme son constat établi en milieu d’année , après la première vague de l’épidémie : la pandémie a frappé de plein fouet les personnes immigrées. La hausse des décès a ainsi été deux fois plus importante chez les personnes nées à l’étranger (+17 % sur un an) que celles nées en France (+8 %).

La surmortalité a même bondi de 36 % chez celles originaires d’Afrique (hors Maghreb). Elle atteint 29 % pour les personnes venues d’Asie et 21 % pour celles du Maghreb.

L’écart a été particulièrement marqué pendant la première vague, brutale, du printemps 2020 : la hausse des décès a été 2,1 fois plus forte chez les personnes nées à l’étranger que celles nées en France. Elle n’était « que » 1,7 fois plus forte pendant la deuxième vague à l’automne.

Pourquoi un tel écart de surmortalité ? Et pourquoi s’est-il réduit au fil de l’année ? Faute de données sur l’état de santé et les conditions de vie des personnes décédées, l’Insee se garde de fournir des explications définitives.

Mais l’étude souligne plusieurs facteurs, notamment le rôle de l’Île-de-France, au coeur de la première vague avec le Grand Est. La région francilienne concentre une large part des habitants nés à l’étranger vivant sur le territoire français (un tiers de ceux originaires du Maghreb et la moitié de celles nées dans un autre pays d’Afrique, par exemple). 

Conditions de vie moins favorables

La surmortalité des immigrés, en particulier lorsqu’ils sont jeunes peut aussi être liée à leur exposition au virus par leur métier : « Les personnes nées en Afrique ont notamment été parmi les plus exposées au risque de contamination en première vague, exerçant plus souvent des professions dont l’activité s’est poursuivie pendant le premier confinement », souligne l’Insee. On pense notamment aux livreurs, caissiers, conducteurs de métro ou bus…

Enfin, l’étude souligne d’autres facteurs de risque liés aux conditions de vie moins favorables : « les personnes nées en Afrique ou en Asie occupent […] des logements plus petits et utilisent plus souvent les transports en commun pour aller travailler ».


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