Crise sanitaire : Bercy débloque 15 milliards d’euros supplémentaires pour les entreprises

Ces futures aides viennent s'ajouter aux 100 milliards d'euros de mesures d'urgence prises en 2020, afin d'apporter un "accompagnement ciblé et adapté aux entreprises qui restent en difficulté", estime Bruno Le Maire.


Le gouvernement continue de piocher dans les caisses de l’Etat pour aider les entreprises. Le projet de loi de finances rectificative (PLFR) qui sera présenté le 2 juin comprendra 15 milliards d’euros de mesures d’urgence supplémentaires ciblées sur les entreprises du tourisme “ayant connu les plus grandes difficultés” du fait de la crise sanitaire, annonce le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt.

Dans un entretien aux Echos daté de jeudi, mis en ligne mercredi soir, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire juge de son côté qu’après les quelque 100 milliards d’euros de mesures d’urgence prises en 2020, ces derniers crédits permettront de passer d’un “soutien économique généralisé à un accompagnement ciblé et adapté aux entreprises qui restent en difficulté”.

Redémarrage progressif

“Ces 15 milliards doivent traduire notre transition vers un soutien ciblé pour les entreprises ayant connu les plus grandes difficultés” telles que les restaurants, les bars, les hôtels, renchérit M. Dussopt. Sur cette somme, 4 milliards d’euros financeront des exonérations de charges et 3,5 milliards d’euros, la “sortie progressive du fonds de solidarité entre juin et la fin août”, détaille-t-il.

Quelque 6,5 milliards d’euros permettront de financer l’activité partielle, un dispositif “de sortie de crise fortement mobilisé au premier semestre” et d’“accompagner la montée en puissance de l’activité partielle de longue durée (APLD)”, précise encore M. Dussopt. Mardi, le secteur de l’hôtellerie a signé un accord d’APLD, un “outil précieux pour accompagner les secteurs les plus touchés pendant quelques mois”, dit-il.

Le gouvernement veut aussi “continuer à accompagner les entreprises en difficultés structurelles” notamment pour “le secteur automobile et les fonderies, confrontées à une transformation majeure avec le passage du véhicule thermique à la voiture électrique”, explique pour sa part M. Le Maire.

“Nous soutenons également les entreprises viables mais qui ont été fragilisées par la crise et qui peuvent avoir du mal à redémarrer”, poursuit-il, citant les voyagistes ou le transport aérien, l’évènementiel dont “le redémarrage sera très progressif”.

Un fonds de transition doté de 3 milliards d’euros sera ainsi mis en place “pour soutenir les entreprises rencontrant des besoins de financement en sortie de crise”, précise encore Bruno Le Maire.

La dette atteindra “environ 118% du PIB”

Conséquence de ce soutien aux secteurs en difficulté, la dette atteindra “environ 118% du PIB en 2021”, ce qui nécessite de “définir une stratégie de désendettement claire”, dit le ministre de l’Economie.

Alors que “les chiffres de la consommation sont bons, les Français utilisent leur épargne”, juge-t-il, “Il n’y a pas besoin d’aller plus loin pour l’instant” pour favoriser davantage les donations, a-t-il ajouté. M. Le Maire avait proposé début mars de faciliter les donations pour débloquer l’épargne, mais cette mesure avait suscité de vives critiques à gauche, où on jugeait qu’elle n’allait favoriser que les ménages aisés.


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