Covid : les Français ont mis 142 milliards d’euros de côté depuis le début de la crise

Le surplus d'épargne entre la fin du premier trimestre 2020 et la fin du premier trimestre 2021 est évalué à 142 milliards d'euros par la Banque de France. La manière dont les ménages dépenseront ou pas ce montant colossal conditionnera la vigueur de la reprise.


Boutique Capsule (Art, marques tendances, culture, detente) Reouverture de Cap 3000, un des plus grands centres commerciaux de france, Saint Laurent du Var FRANCE - 22/05/2021//SYSPEO_sysB055/2105242104/Credit:SYSPEO/SIPA/2105242107

Pour le gouvernement, l’épargne des Français est devenue l’élément majeur de la reprise. De la consommation des ménages dépendra la vigueur de la croissance future. Il va falloir qu’ils puisent dans leur bas de laine. Et celui-ci est très conséquent. La Banque de France a indiqué ce mardi que le surplus d’épargne s’élevait à environ 142 milliards d’euros entre la fin du premier trimestre 2020, quinze jours après le début du premier confinement instauré dans l’Hexagone et la fin du premier trimestre 2021.

A la fin de l’an dernier, le surcroît était déjà estimé à 115 milliards d’euros, et s’était constitué très logiquement pendant les deux confinements instaurés dans le pays, l’un au printemps, l’autre à l’automne. Depuis, il n’y a pas eu d’accélération de la thésaurisation des ménages, selon les experts de la Banque de France, François Mouriaux et Franck Sedillot.

Ruée sur le Livret A

Impossibilité de rattraper la consommation perdue, épargne de précaution face aux craintes pour l’avenir et notamment la peur du chômage : une partie de ce surplus devrait devenir de l’épargne permanente.

A fin mars, le bas de laine des Français atteignait 227 milliards d’euros. A ce stade, il a surtout arrondi les dépôts à vue qui ont gonflé de 100 milliards des encours depuis fin 2019, soit une hausse de 20 % et le livret A. Ce dernier a encore enregistré près de 3 milliards d’euros supplémentaires en avril, selon les statistiques publiées il y a quelques jours par la Caisse des Dépôts et Consignations.

Les ménages vont-ils dépenser cette épargne avec le retour à une vie normal ? Et à quel rythme ? Pour l’heure, l’exécutif mise sur un rebond vigoureux. Bercy maintient sa prévision d’une croissance de 5 % cette année malgré la révision à la baisse par l’Insee de celle du PIB au premier trimestre, à -0,1 % au lieu de +0,4 %.

En début d’année, contraints par les restrictions sanitaires, les Français n’ont pas desserré le cordon de la bourse. Au cours des trois premiers mois de l’année la consommation n’a progressé que de 0,1 %. En avril, elle a même chuté de 8,3 %, pénalisée par la fermeture des magasins et des lieux de loisirs. Mais leur comportement pourrait évoluer si la situation sanitaire continue de s’améliorer.

« Si la France suit le même chemin que les Etats-Unis, le potentiel de consommation est énorme. L’économie pourrait profiter de 50 milliards d’euros de consommation supplémentaire », observe l’économiste de la banque Natixis, Patrick Artus. Outre-Atlantique, les ménages ont consommé un tiers, épargné un tiers et utilisé le dernier tiers pour se désendetter.

« L’enjeu pour le gouvernement va être de canaliser cette épargne vers l’économie, et pour cela il va devoir être imaginatif », poursuit l’économiste. Les débats sur la relance économique par la consommation ne font que commencer.


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