Les signes encourageants de la reprise après le Covid-19 commencent à se concrétiser. L’emploi salarié privé a progressé de 0,5% au 1er trimestre, soit 88.800 créations nettes d’emplois, selon les chiffres définitifs publiés jeudi par l’Insee.
L’Institut national de la statistique et des études économiques a ainsi revu à la hausse son estimation du 7 mai qui faisait état de 57.300 créations nettes d’emploi dans le privé (+0,3%) entre fin décembre 2020 et fin mars 2021.
Avec l’emploi public qui se stabilise quasiment (-2.700 emplois), l’emploi salarié progresse globalement au premier trimestre de 0,3% (+86.100 emplois), après -0,1% (-22.800) au trimestre précédent.
De quoi redonner un peu d’optimisme après les chiffres décevants du chômage sur avril. Celui-ci a en effet enregistré une hausse de 1,7% sur le mois (en catégorie A), selon les chiffres du ministère.
Mais l’emploi salarié privé demeure encore inférieur à son niveau d’avant-crise: à la fin du premier trimestre, il se situe 1,2% sous son niveau de fin 2019 (soit -243.400 emplois), tandis que l’emploi public dépasse son niveau d’avant-crise de 0,6% (+33.600). Au total, l’emploi salarié se situe début 2021 à un niveau comparable à celui de début 2019, indique l’Insee.
Le retour à l’avant Covid-19 risque d’être long. Depuis mars 2020, plus d’un millier de plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) ont été initiés, soit 1.041 procédures PSE lancées avec 112.669 ruptures de contrats de travail envisagées, indiquait le ministère du Travail.
L’intérim se stabilise, l’industrie encore à la peine
L’emploi salarié privé avait connu un recul modéré de 0,2% (31.100 destructions nettes) au 4e trimestre 2020.
Au 1er trimestre 2021 et après de fortes fluctuations en 2020, l’intérim, véritable boussole du marché de l’emploi, se stabilise quasiment (+0,3%, soit +2.400 emplois). Mais l’emploi intérimaire se situe en mars 2021 à 5% sous son niveau de fin 2019 (-39.600 emplois).
Hors intérim, l’emploi augmente dans nombre de secteurs, mais demeure inférieur à son niveau d’avant crise dans l’industrie et le tertiaire marchand.
Dans l’industrie, il est quasiment stable (+0,1% au 1er trimestre, soit +1.900 emplois), mais reste inférieur à son niveau d’avant crise (-1,8% soit -55.600 emplois).
Dans le tertiaire marchand, hors intérim, l’emploi salarié progresse modérément (+0,4%, soit +47.900), tandis que dans la construction, il augmente nettement (+1,4%, soit +19.800), dépassant amplement son niveau d’avant-crise (+3,5% par rapport à fin 2019, soit +50.800).
Enfin, l’emploi dans le tertiaire non marchand augmente de 0,2% (+17.700). Il dépasse son niveau d’avant-crise (+1% par rapport à fin 2019, soit +76.500), principalement dans le secteur de la santé (+3,5 % soit +55.900 emplois).