La fin des tests à tout va. Emmanuel Macron a annoncé ce lundi soir, lors de son allocution télévisée , la fin du remboursement des tests Covid « de confort ». « Cet automne, les fameux tests PCR seront rendus payant, sauf prescriptions médicale », a-t-il souligné. Une manière de faire pression sur les Français non-vaccinés et soucieux de loisirs, puisque le pass sanitaire ne sera plus gratuit qu’à condition d’être vacciné. Seuls 40 % des Français ont reçu leurs deux doses. Face au variant, « une nouvelle course de vitesse est engagée », a prévenu le président de la République.
Les tests PCR et antigéniques, en nette baisse depuis leur pic début avril à 4 millions de prélèvements hebdomadaires, sont repartis à la hausse début juillet. D’après les données de la Drees, l’organisme chargé de la statistique au ministère du Travail, le nombre de tests hebdomadaires frôle à nouveau les2 millions. Si l’organisme se refuse à toute interprétation, difficile de ne pas y voir l’impact du variant Delta combiné à la mise en oeuvre du pass sanitaire pour ce début des vacances d’été. Le cap des 100 millions de tests depuis le début de la crise a ainsi été franchi la semaine passée.
Le premier pilier du triptyque « Tester, tracer, isoler » pèse sur les finances publiques. La Sécurité sociale a prévu de dépenser 4,9 milliards d’euros à cet effet en 2021 après y avoir déjà consacré 2,2 milliards l’an passé. Conséquence, les tests dits de « confort », à savoir ceux qui ne sont pas liés à des symptômes ou cas contacts sont pointés du doigt.
Le vaccin moins cher que les tests
Fin juin, l’Académie de médecine avait déjà suggéré de cesser le « remboursement des tests […] chez les personnes non vaccinées », étant entendu que le « recours répété » à ces derniers pourrait « détourner les individus de la vaccination ». Olivier Véran s’était toutefois montré rassurant, affirmant que la question ne se poserait que « lorsque la vaccination aura été proposée à tous les Français ». Le 7 juillet, dans un décret paru au « Journal officiel », le gouvernement a apporté une première restriction à la politique de tests à tout va, en les rendant payant pour les étrangers. Reste toutefois deux exceptions où les tests sont gratuits : en cas de prescription par un médecin, ou si l’arrivant est cas contact.
Dans le détail, presque 80 % des tests effectués sont les fameux PCR, le reste revenant aux tests antigéniques. Pour le PCR, l’opération est facturée 49 euros à l’Assurance-maladie, soit une baisse de plus de 33 % depuis le début de la crise, comme l’expliquait Thomas Fatôme, le directeur général de l’assurance maladie dans « Les Echos » la semaine dernière. Le test antigénique, lorsqu’il est réalisé en pharmacie (ce qui couvre 85 % des cas), coûte 25 euros à l’Assurance-maladie.
Cela coûte surtout plus cher que la vaccination, surtout en cas de tests répétés, à l’occasion de voyages ou pour accéder à des rassemblements collectifs. Si la Sécurité sociale assure ne pas disposer du « coût moyen complet d’un vaccin », il est possible de se livrer à une estimation d’après les données du Comité d’alerte des dépenses de l’assurance-maladie. Avec 4,6 milliards d’euros mobilisés sur 2021, ce qui comprend des frais d’organisation liés à la vaccination de 70 % de la population mais un nombre de doses acheté plus conséquent – non-communiqué -, le coût moyen pour l’Etat se situe sous les 50 euros pour une vaccination en schéma complet.