Le temps presse sur l’aéroport international de Kaboul où des milliers de personnes attendaient encore d’être évacuées dimanche, dans une situation de chaos. Sept personnes ont trouvé la mort dans des mouvements de foule près de l’aéroport, selon le ministère britannique de la Défense.
25.100 personnes ont été évacuées
Pour augmenter leurs capacités aériennes, les Etats-Unis ont réquisitionné les avions de plusieurs compagnies privées, a annoncé dimanche le ministère américain de la Défense. Ces avions ne décolleront pas de l’aéroport de Kaboul, précise le Pentagone dans un communiqué, mais aideront à transporter les personnes ayant été évacuées vers des pays tiers, comme le Qatar ou les Emirats arabes unis. Au total, 18 avions sont mobilisés, fournis par les compagnies American Airlines, Atlas Air, Delta Air Lines, Omni Air, Hawaiian Airlines, et United Airlines.
“Nous avons besoin de plus d’avions pour les déplacer des points initiaux d’arrivée jusqu’aux lieux où ils vont s’établir à terme”, a expliqué le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. Cela permettra “aux avions de l’armée de se concentrer sur les opérations à Kaboul”, a précisé le Pentagone.
Ce programme, appelé CRAF, est prévu pour ce type d’opérations. Il avait déjà été déclenché par le passé, une première fois pendant la guerre du Golfe en 1990-91, puis une deuxième fois en 2002-2003 durant l’invasion de l’Irak.
Depuis le 14 août, quelque 25.100 personnes ont été évacuées d’Afghanistan à bord d’avions militaires américains et de pays alliés, a indiqué la Maison Blanche dont 8.000 personnes durant les dernières 24 heures. Antony Blinken a indiqué que les Etats-Unis avaient passé des accords avec “plus de deux douzaines de pays sur quatre continents pour aider à servir comme point de transit ou d’établissement”.
Il reste encore entre 10.000 et 15.000 Américains
Les Etats-Unis prévoient d’évacuer tous les Américains – entre 10.000 et 15.000 personnes selon certaines estimations -, et espèrent pouvoir évacuer un maximum d’alliés afghans et leurs familles (entre 50.000 et 65.000 personnes).
Joe Biden doit s’exprimer dimanche après-midi depuis Washington sur les opérations d’évacuation.
Officiellement, le retrait définitif des troupes américaines du pays est fixé au 31 août, faisant de l’évacuation une course contre la montre. “Nous allons continuer (…) de travailler aussi dur que possible pour faire sortir autant de gens que possible”, déclarait ce dimanche sur ABC le chef du Pentagone Lloyd Austin, se disant incapable de fournir un “chiffre exact”.
Des critiques s’élèvent par ailleurs concernant le sort des Américains coincés en dehors de l’aéroport, alors que l’ambassade des Etats-Unis en Afghanistan les a exhortés samedi à éviter de s’y déplacer à cause de “potentielles menaces de sécurité”. “Nous sommes en contact avec quelques milliers d’Américains, et nous travaillons dur pour planifier avec chacun d’eux et leurs familles une façon sûre de les mener à l’aéroport et de les faire sortir”, a déclaré dimanche sur CNN le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan.
Interrogé sur une possible menace terroriste de la part du groupe Etat islamique, il a estimé que celle-ci était “réelle, aiguë et persistante”.