Les indépendants réclament le maintien du fonds de solidarité pour tous jusqu’à la fin 2021

Les représentants des travailleurs indépendants, qui ont rencontré le ministre en charge des PME mercredi, insistent sur la nécessité de rouvrir les aides en fonction de la baisse d'activité, et non en fonction de l'appartenance à une liste des secteurs prioritaires.


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« Le quoi qu’il en coûte, c’est fini. Nous sommes passés au sur-mesure ». Les déclarations du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire à l’université d’été du Medef mercredi mettent tout le monde d’accord en apparence. Les indépendants, qu’ils soient microentrepreneurs ou dirigeants de TPE-PME, partagent cette idée. A une grosse nuance près : ils estiment que le système à deux vitesses mis en place par le gouvernement, dans lequel seulement certains secteurs continuent de toucher des aides, n’est pas pertinent.

Les organisations représentant les indépendants (Indépendants.co, le Syndicat des indépendants, la Fédération nationale des autoentrepreneurs et microentrepreneurs) réclament un vrai sur-mesure. Autrement dit, des indemnisations liées à la perte d’activité de chacun et non en fonction de l’appartenance à la liste des secteurs prioritaires que sont l’événementiel, le tourisme, la culture, le sport et l’hôtellerie-restauration.

Relancer le fonds de solidarité

Ces organisations ont écrit aux ministres de Bercy, Bruno Le Maire et Alain Griset (PME) à ce sujet, début août. Elles les ont alertés sur la situation très tendue d’un certain nombre d’acteurs indépendants, privés des aides depuis que celles-ci ont été arrêtées en juin (sauf pour les fameux secteurs prioritaires pour qui elles sont dégressives jusqu’à fin août).

Les représentants des indépendants – ils sont 3 millions en France – ont martelé ce message mercredi matin lors d’une rencontre avec le ministre chargé des PME. Leur principale revendication est aujourd’hui de relancer le fonds de solidarité jusqu’à la fin 2021 pour tous les indépendants en difficulté, avec une clause de revoyure début 2022.

Selon Indépendants.co, 53 % des indépendants en difficulté déclarent ne plus percevoir d’aide, 16 % d’entre eux disent toucher moins de 300 euros par mois. Seule 31 % de cette catégorie fragile déclare une aide supérieure à 300 euros par mois.

Une étude présentée jeudi par l’organisation révèle que 29 % des indépendants ont repris une activité normale, 71 % sont en cours de reprise. Les trois quarts de ces acteurs économiques ont puisé dans leur épargne personnelle pour faire face à la crise.

Retour à la normale en 2022

« La majorité des indépendants tablent sur un retour à la normale courant 2022 », indique l’un de leur porte-parole. Comme le souligne un consultant en stratégie, à son compte depuis 2019, « c’est difficile de s’entendre dire vous n’êtes pas dans les listes, débrouillez-vous, alors que la reprise n’est pas encore là, car les grandes entreprises se montrent encore frileuses et rechignent à engager des prestataires. »

Au-delà du fonds de solidarité, les représentants des indépendants demandent le maintien des droits sociaux (maladie, maternité, retraite), le doublement des droits à la formation et le versement d’une allocation de formation de 1.500 euros par mois pendant vingt-quatre mois. Ils réclament un renforcement de l’accès au Prêt garanti par l’Etat (PFE), autre dispositif créé pendant la crise du Covid. Sur ces derniers points, l’accueil de Bercy est plutôt favorable.

Derniers arbitrages

Le ministère pourrait rendre ses arbitrages la semaine prochaine, alors qu’il s’est donné jusqu’au 30 août pour rencontrer les différentes organisations professionnelles. Deux types d’annonces sont attendues par les acteurs économiques à la rentrée : celles concernant les aides, qui s’achèvent à la fin de l’été pour les secteurs prioritaires. Et celles concernant le « plan pour les indépendants » , plusieurs fois reporté.

Ce dernier doit répondre aux problématiques de transmission d’entreprises, de protection sociale , de statut, etc. Son montant serait compris entre 300 millions et 1 milliard d’euros, indiquait une source gouvernementale fin mai.


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