Le chèque alimentaire ne verra pas le jour en 2021. C’est ce qu’a indiqué, en creux, le ministre de l’Economie et des Finances ce lundi sur RMC. Bruno Le Maire a expliqué qu’un rapport définitif avec des propositions était attendu « début 2022 », tout en répétant que cette mesure, promise en décembre dernier par Emmanuel Macron, était « très compliquée à mettre en oeuvre ».
L’idée du chèque alimentaire a pris forme lors du débat avec les 150 citoyens de la Convention pour le climat. Elle figure dans la loi « Climat et Résilience » , votée en juillet et promulguée fin août. L’objectif, défendu depuis longtemps par des ONG, est d’aider financièrement les ménages précaires à avoir accès à des produits alimentaires de qualité.
Canal de distribution
Si tout le monde s’accorde sur la finalité, les modalités de mise en oeuvre divisent le gouvernement. Depuis le début, Bercy préconise notamment de confier le dispositif aux Centres communaux d’action sociale, auxquels environ 5 millions de personnes ont accès. En avril, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, évoquait, lui, une plateforme numérique destinée aux jeunes de 18 à 25 ans.
Le choix du canal de distribution et celui du type de produits et des bénéficiaires du dispositif peuvent considérablement modifier l’addition pour l’Etat : le coût des différentes options évoquées depuis l’an dernier oscille entre quelques centaines de millions et trois milliards d’euros.
Pouvoir d’achat
Les arbitrages seront-ils rendus avant la fin du quinquennat ? Comme le stipule la loi « Climat et Résilience », un rapport intermédiaire doit être remis par le gouvernement au Parlement d’ici la fin octobre. Il portera sur les modalités et délais d’instauration du « chèque d’alimentation durable ». Et d’ici la fin février, un rapport définitif présentant tous les détails de mise en oeuvre est censé voir le jour. C’est à ce calendrier que Bruno Le Maire a fait référence sur RMC. Une chose est sûre : il n’y aura rien dans le budget 2022 concernant cette réforme.
Le ministre de l’Economie et des Finances a aussi tenu à souligner que le gouvernement avait déjà fait un geste pour les Français, avec la hausse du « chèque énergie » , mesure prise à la suite de la crise des « gilets jaunes » et élargie à 6 millions de bénéficiaires. L’occasion pour Bruno Le Maire de défendre le bilan du gouvernement en matière de pouvoir d’achat, thème qui monte à l’approche de la présidentielle.