Croissance : une rentrée très contrastée selon les secteurs en France

Le climat des affaires s'est légèrement amélioré en septembre dans l'Hexagone, a indiqué ce jeudi l'Insee. Il remonte dans le bâtiment et la plupart des services. Les difficultés d'approvisionnement et la baisse des commandes à l'exportation pèsent, en revanche, sur le moral des industriels.


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C’est la rentrée, et les chefs d’entreprise ont le moral. Ils sont même un peu plus optimistes qu’en août, selon l’enquête mensuelle de l’Insee sur le climat des affaires publiée le jeudi. L’indice a gagné 1 point en septembre, après deux mois de baisse. « A 111, il reste à un haut niveau, bien au-dessus de celui d’avant la crise sanitaire (106) et, donc, de sa moyenne de longue période », précise l’institut statistique.

Le tableau est toutefois contrasté selon les secteurs : dans le bâtiment et dans la plupart des services, la confiance se renforce. A l’exception notable de l’hébergement-restauration. « L’activité n’est toujours pas revenue à la normale, sans doute pénalisée par la baisse des voyages d’affaires et du tourisme international », observe Julien Pouget, le chef du département conjoncture de l’institut.

Le climat des affaires de septembre se détériore également dans l’industrie ainsi que dans le commerce de détail. « Au total, ces résultats suggèrent un ralentissement de la croissance dans certains grands secteurs », analyse l’expert, néanmoins « surpris » par la dégradation du solde d’opinion des détaillants sur leurs ventes récentes, passé en dessous de sa moyenne de longue période. « Avec les réouvertures de magasins en mai, la consommation est repartie, mais elle resterait en août et en septembre légèrement en deçà de son niveau de fin 2019 », poursuit-il.

C’est néanmoins dans l’industrie que la perception des chefs d’entreprise sur les perspectives générales d’activité et sur la demande prévue pour les trois prochains mois se détériore le plus. Et cette baisse de moral touche quasiment toutes les branches : l’industrie métallurgique et la fabrication de textile, d’habillement et de cuir. La dégradation est toutefois surtout perceptible dans les branches les plus affectées par les difficultés d’approvisionnement persistantes, telles les biens d’équipement et surtout l’automobile.

Pas de sortie de crise avant 2023 pour l’automobile

Touchés de plein fouet par la pénurie de semi-conducteurs, les constructeurs qui tablaient sur une amélioration de la situation d’ici à la fin de l’année n’attendent plus une sortie de crise avant 2023 . Ils envisagent donc que la désorganisation des chaînes logistique freine la production dans les prochains mois. Comme en Allemagne .

Parallèlement, les carnets de commandes à l’exportation commencent à se dégarnir, en particulier dans l’automobile mais aussi dans les biens d’équipement. Et « les incertitudes à l’international sont susceptibles de peser sur l’activité au cours des prochains mois », prévient Julien Pouget.

Pour les économistes de ING, cette situation reflète elle aussi « les perturbations sur les chaînes de valeur, dans tous les pays, ainsi que le ralentissement de la croissance mondiale ». « Cela va amener les entreprises à répercuter sur leurs clients les hausses de prix qu’elles subissent, ce qui pourrait entraîner des poussées inflationnistes en France au cours des prochains mois », estiment-ils. ​La part des industriels prêts à relever leur prix de vente reste toutefois stable par rapport au mois d’août dans l’enquête de l’Insee.

Cette situation tranche avec celle observée dans le bâtiment où les chefs d’entreprise se disent confiants sur leur activité pour les trois prochains mois. Ce, malgré la persistance de goulots de production « à un niveau élevé ».


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