Le mois d’octobre apporte comme chaque année son lot de changements. Du gaz au Smic en passant par les APL et le chômage, plusieurs modifications sont à l’ordre du jour. Petit tour d’horizon.
Entrée en vigueur de la réforme de l’assurance-chômage
C’est l’une des mesures phares du gouvernement. Ce vendredi 1er octobre entrent en vigueur les nouvelles règles de calcul du montant de l’allocation-chômage. Au coeur de cette réforme : la modification du calcul du salaire journalier de référence (le SJR), qui constitue la base de calcul de l’allocation-chômage. Le changement est censé favoriser la stabilité de l’emploi en rendant moins favorable l’indemnisation du chômage des salariés ayant alterné contrats courts et inactivité.
Mais la mesure est controversée. Les syndicats s’y opposent fermement , estimant que la modification du calcul du SJR va pénaliser les demandeurs d’emploi alternant chômage et activité, « les permittents ». L’opposition à cette réforme sera justement l’un des mots d’ordre de la journée de mobilisation du 5 octobre à l’appel d’une intersyndicale CGT, FO, FSU et Solidaires.
Hausse du prix du gaz
Les tarifs réglementés du gaz appliqués par Engie à près de 3 millions de foyers français vont subir une hausse record de 12,6 % TTC . « Cette évolution résulte de la hausse, historique, des prix du gaz sur le marché mondial », a souligné la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Engie dit avoir renforcé ses dispositifs d’accompagnement pour ceux qui pourraient rencontrer des difficultés de paiement de leur facture. Ses conseillers pourront proposer des étalements de paiement au cas par cas. Engie invite par ailleurs ses clients mensualisés à « revoir leurs mensualités afin d’éviter de faire face à une facture de régularisation trop importante ».
Hausse du Smic
Conséquence de l’inflation, le Smic est revalorisé automatiquement de 2,2 % . Avec cette augmentation, le Smic horaire brut passe de 10,25 euros à 10,48 euros quand le Smic mensuel brut, pour une personne à temps plein, passe de 1.554,58 euros à 1.589,47 euros. Dans le secteur public, l’indice minimum de traitement des agents est relevé au niveau du nouveau Smic . Quelque 450.000 agents publics sont concernés par cette revalorisation qui aboutit à 37 euros de traitement supplémentaire par mois, selon les calculs du ministère de la Transformation et de la Fonction publiques.
APL
Les aides personnalisées au logement vont augmenter de 0,42 % , ce qui correspond à la hausse moyenne des loyers, selon l’Insee. Cette hausse intervient après un gel de la revalorisation en 2018 et une désindexation des APL sur l’indice de référence des loyers inscrite dans les budgets 2019 et 2020.
Revalorisations dans le domaine de la santé
Plus de 500.000 agents de la fonction publique hospitalière vont bénéficier d’ une revalorisation de leurs grilles de salaires , dans le cadre du Ségur de la santé. Sont concernés les infirmières, aides-soignants, cadres de santé, auxiliaires de puériculture, manipulateurs radio, masseurs-kinés… Par ailleurs, l’augmentation générale de 183 euros net par mois sera élargie à 18.500 autres soignants du secteur social et médico-social, relevant de la fonction publique mais dont les structures ne sont pas rattachées à un hôpital ou un Ehpad.
En outre, 209.000 aides à domicile du secteur associatif intervenant chez les personnes âgées et handicapées bénéficient d’une hausse salariale de 13 % à 15 %. En revanche les 160.000 employés du privé en sont privés, ce qui fait craindre un départ massif de ces salariés. A noter que ce coup de pouce salarial ne va pas entraîner d’augmentation du reste à charge pour les usagers en situation de handicap ou âgés, car il sera pris en charge par les départements, eux-mêmes compensés partiellement par l’Etat.
Entrée en vigueur du numéro vert de prévention du suicide
Promis en juillet 2020 dans le cadre du Ségur de la santé, le nouveau numéro national de prévention du suicide, le 3114, sera accessible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. « Il permettra aux Français qui traversent un moment très difficile, avec des idées noires, des pensées morbides, une tristesse, une dévalorisation de soi-même, de profondes angoisses, de trouver immédiatement une réponse à leur malaise », a précisé mercredi le ministre de la Santé, Olivier Véran.
Fin de l’interdiction des « sorties sèches » de l’Aide Sociale à l’Enfance
En vigueur depuis mars 2020 en raison de la crise du Covid-19, l’interdiction des « sorties sèches » des jeunes majeurs accueillis dans les foyers de l’Aide sociale à l’enfance arrive à échéance. « Des jeunes pourront ainsi être remis à la rue sans accompagnement particulier », s’est émue mardi la députée MoDem Perrine Goulet.
« Le gouvernement ne les laissera pas sans réponse », lui a assuré la ministre déléguée Brigitte Bourguignon. Les jeunes de l’ASE « bénéficieront du dispositif 1 jeune, 1 solution » favorisant l’accès à l’emploi, a-t-elle promis. Et d’ici l’entrée en vigueur de la « systématisation de la garantie jeunes » pour les sortants de l’ASE, l’Etat compensera les dépenses engagées par les départements « pour accompagner les jeunes sans solution », a-t-elle affirmé.