C’est la fin d’un plan de sauvetage inédit dédié aux entreprises les plus affectées par les restrictions sanitaires. Instauré au début de la pandémie et prolongé jusqu’à la fin du mois de septembre 2021, le fonds de solidarité prend fin ce jeudi. Depuis le mois de mars 2020 , 35,9 milliards d’euros ont été distribués via ce fonds à plus de deux millions d’entreprises, majoritairement de petite taille.
Les règles pour en bénéficier ont considérablement évolué au fur et à mesure de la levée des restrictions sanitaires sur le territoire. Depuis le mois de juin, les aides versées via le fonds de solidarité ont progressivement décru, pour ne plus couvrir que 40 % des pertes de chiffre d’affaires en juin, 30 % en juillet, et 20 % en août. Depuis début septembre, un nombre limité d’entreprises y étaient encore éligibles.
C’était notamment le cas des sociétés qui ont subi une interdiction continue d’accueillir du public tout au long du mois et perdu au moins 20 % de leur chiffre d’affaires. Etaient également concernées, les entreprises qui ont subi une interdiction d’accueillir du public pendant 21 jours ou plus, et dont les pertes représentaient au moins 50 % par rapport à leur chiffre d’affaires de référence. Enfin, les entreprises domiciliées dans un territoire confiné pendant huit jours ou plus et qui ont subi une perte de chiffre d’affaires d’au moins 20 %, pouvaient demander une compensation dans la limite de 1.500 euros.
12,1 milliards pour les entreprises de l’hébergement et de la restauration
Sans surprise, le secteur de l’hébergement et de la restauration est celui qui a le plus bénéficié du fonds de solidarité, et il affiche de surprenants bons comptes . Au total, 216.000 entreprises de ce secteur ont reçu un peu plus de 12,1 milliards d’euros, soit près d’un tiers de l’ensemble des aides versées via le fonds de solidarité. En moyenne, les entreprises de l’hébergement et de la restauration éligibles au dispositif ont donc chacune reçu un peu plus de 56.000 euros.
Mais en nombre de sociétés aidées, le secteur du commerce est celui qui a cumulé le plus d’aides : près de 328.000 entreprises commerciales ont bénéficié du fonds de solidarité, pour un montant total de 4,7 milliards d’euros, soit une moyenne de 14.300 euros par société. A titre individuel, elles ont donc obtenu des aides en moyenne largement inférieures aux montants moyens distribués aux restaurants, cafés, bars et hôtels. De leur côté, le secteur des activités spécialisées, scientifiques et techniques, et celui des arts, spectacles et activités récréatives ont respectivement reçu un total de 2,9 et 2,5 milliards d’euros.
Paris, les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes en tête des bénéficiaires
Sur l’ensemble du territoire, les 35 milliards d’euros du fonds de solidarité représentent en moyenne 378 millions d’euros par département. Mais cette répartition est très inégale. Plus affectées que les autres, les sociétés du secteur de l’hébergement, de la restauration et du commerce ont par exemple fait pencher la balance du côté des départements touristiques.
Paris est ainsi celui qui a cumulé le plus d’aides du fonds de solidarité, à la fois en montant total et en nombre d’entreprises soutenues. Au total, plus de 151.000 entreprises parisiennes se sont réparti 4,1 milliards d’euros, pour une moyenne de 27.000 euros chacune. Soit un montant total environ quatre fois plus élevé que les Bouches-du-Rhône (1,1 milliard d’euros pour 73.600 entreprises concernées), les Alpes-Maritimes (un milliard d’euros pour 53.300 entreprises), ou encore le Rhône (un milliard pour 67.000 entreprises). Sans compter que d’autres départements franciliens, comme les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis, ou encore le Val-de-Marne, ont reçu entre 722 millions et un milliard d’euros.
A l’inverse, les départements qui ont le moins bénéficié du fonds de solidarité sont la Meuse, la Lozère, la Haute-Marne, le Territoire de Belfort et la Creuse, qui ont chacun reçu moins de 45 millions d’euros.