En attendant que l’Unédic actualise les siennes, le gouvernement a établi ses prévisions financières à court terme du régime d’assurance-chômage dans le cadre de la préparation du budget pour 2022. Compte tenu du retour à meilleure fortune du marché du travail , de la fin des mesures d’urgence, mais aussi de l’entrée en vigueur totale de la réforme de l’indemnisation à compter du 1er décembre , l’exécutif table sur un retour dans le vert l’année prochaine, à hauteur de 100 millions d’euros.
S’il se confirme, cet excédent, même très modeste au vu des masses gérées par l’Unédic, serait le premier depuis la crise de 2008, rappelle le rapport économique, social et financier annexé au projet de loi de finances pour 2022.https://embed.acast.com/la-story/assurancechomage-lareformeaudefidelapandemie
Sauf retournement économique brutal, l’estimation a même de bonnes chances d’être dépassée : le document se base sur des prévisions du nombre de salariés en emploi effectuées avant la nette révision à la hausse du premier semestre établie le 8 septembre par l’Insee.
Déficit record
Plus que ceux des autres régimes de protection sociale, les comptes de l’assurance-chômage sont très sensibles à la conjoncture. En période faste, comme actuellement, les recettes de cotisations augmentent et les dépenses d’allocation baissent, et inversement en période difficile. Si l’on ajoute l’activité partielle, dont l’Unédic finance le tiers sans ressources associées, et les diverses mesures d’aide d’urgence, l’exercice 2020 s’est soldé par un déficit record de 17,4 milliards.
Cette année, les comptes, bien qu’en amélioration, seront encore nettement dans le rouge, à hauteur de 12 milliards d’euros environ, malgré une hausse attendue de 3,7 milliards des recettes et une baisse de 1,7 milliard des dépenses. Estimées initialement à 2,2 milliards, les économies attendues de la réforme de l’assurance-chômage ont été ramenées à 500 millions (en 2021) du fait de son report, sans tenir compte des effets de comportement, c’est-à-dire de ses effets sur l’incitation ou non à reprendre une activité.
Dette stable
A ce stade, les prévisions du gouvernement rejoignent celles de l’Unédic qui datent du 17 juin . La grande différence concerne 2022. Là où le projet de budget table sur 100 millions d’excédents, l’association paritaire qui gère le régime tablait alors sur un déficit de 2,4 milliards au moins. Ce, malgré une estimation des économies à attendre de la réforme identique (1,9 milliard).
Logiquement, les avis divergent aussi sur l’évolution de la dette même si les ordres de grandeur sont les mêmes : 66,1 milliards fin 2022 pour l’exécutif, contre 69 milliards pour l’Unédic. Pour rappel, cette dette atteignait 36,8 milliards d’euros fin 2019.