La difficile bataille de Muriel Pénicaud pour prendre la tête de l’Organisation internationale du travail

L'ancienne ministre du Travail Muriel Pénicaud est candidate à la direction générale de l'Organisation internationale du travail. Elle affrontera quatre autres candidats. Le scrutin reste ouvert.


Rencontre avec Muriel Penicaud au Tomcat Factory

Une Française va-t-elle prendre la direction générale de l’Organisation internationale du travail (OIT) ? C’est le pari de Muriel Pénicaud. L’ancienne ministre du Travail , victime collatérale du changement de Premier ministre en juillet 2020, avait été nommée ambassadrice, représentante permanente de la France auprès de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) il y a un an. Elle figure aujourd’hui parmi les cinq candidats à la succession de l’ancien syndicaliste Guy Ryder.

La victoire est loin d’être acquise. Un autre Français s’y est déjà cassé les dents lors du précédent renouvellement, en 2012 . Gilles de Robien était pourtant habitué des arcanes de l’OIT : il y représentait depuis cinq ans la France, qui y dispose d’un poste permanent comme 10 autres pays sur les 28 siégeant au conseil d’administration.

Soutien du gouvernement français

Celle qui fut notamment DRH de Danone a obtenu le soutien du gouvernement français, malgré sa critique avant l’été du calendrier de la réforme de l’assurance-chômage qu’elle avait elle-même lancée. Mais Muriel Pénicaud va devoir prendre son bâton de pèlerin.

L’élection fonctionne comme un jeu des chaises musicales : à chaque tour, celui qui a recueilli le moins de voix est éliminé. S’il n’y a pas de désistement, le scrutin qui aura lieu le 25 mars 2022 se déroulera donc en quatre tours. Le conseil d’administration compte 56 membres : 28 représentants les pays, 14 les salariés et autant les employeurs.

Forte pression pour que ce soit un Africain

Bien placé à l’origine, Mthunzi Mdwaba part avec un handicap : à peine déclaré, il a perdu l’appui de son pays d’origine, l’Afrique du Sud. Une seconde femme est candidate : Kang Kyung-wha. Elle a notamment été Haut commissaire adjoint aux droits de l’Homme sous Kofi Annan à l’ONU. Mais elle est présentée par la Corée du Sud, où la répression syndicale est forte avec ce mois-ci encore l’arrestation d’un dirigeant syndical, Yang Kyeung-soo, président de KCTU.

Le troisième candidat, l’australien Greg Vines, est actuellement directeur général adjoint de l’OIT. Le quatrième, Gilbert F. Houngbo, ancien Premier ministre du Togo, a lui aussi occupé ce poste. Il est actuellement président du Fonds international pour le développement agricole.

La pression est forte pour qu’un Africain prenne les commandes de l’OIT, toujours occupées par les Français et les Anglo-saxons. Ce n’est pas le seul obstacle auquel va être confrontée Muriel Pénicaud : son action rue de Grenelle au début de la crise du Covid a fait l’objet d’une plainte en avril 2020 des syndicats CGT, FSU, SUD et CNT sous la forme d’une « demande d’intervention urgente » à l’actuel directeur général de l’OIT pour non-respect de l’indépendance de l’Inspection du travail, un sujet très sensible dans l’organisation.


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