Eté pourri pour la balance commerciale de la France. Au mois d’août, selon les données publiées ce jeudi par la Douane , le déficit mensuel du commerce extérieur a atteint 6,67 milliards d’euros, en très légère amélioration par rapport au mois de juillet.
Mais calculé en moyenne mobile sur trois mois, une méthode statistique qui permet de mieux rendre compte des tendances, c’est l’évolution inverse que l’on constate. Et la situation se dégrade fortement puisque ce déficit moyen atteint les 7 milliards d’euros après 6,6 milliards le trimestre précédent.
Niveau record pour les importations de biens intermédiaires
De fait, toujours en moyenne mobile, le déficit commercial de l’Hexagone s’avère plus élevé que ce qu’il était au printemps (il était alors plus proche de 6,4 à 6,6 milliards d’euros). Il est désormais proche « des niveaux records de la période Covid en 2020 », souligne la douane.
En cause ? La hausse des prix des matières premières mais aussi de l’énergie, dans le sillage de la fin de la crise sanitaire et du redémarrage de la croissance. Deux secteurs qui dopent les importations totales de l’Hexagone qui atteignent désormais 48,6 milliards d’euros alors que dans le même temps les exportations pèsent pour 41,6 milliards.
Du côté des biens intermédiaires, la tendance haussière des prix, sensible depuis le printemps et imputable à la reprise et aux difficultés d’approvisionnement, atteint un point culminant en août. Les importations de ces biens intermédiaires y « atteignent un niveau record de 14,5 milliards d’euros ». Conséquence directe de cette hausse, « en moyenne mobile sur trois mois, le déficit des échanges de biens intermédiaires […] atteint en août 2021 un niveau historiquement haut à 2,5 milliards d’euros ».
Dans le même temps, la sortie de la crise sanitaire a provoqué une envolée des prix de l’énergie qui se traduit par une nouvelle hausse du déficit énergétique qui atteint 3,4 milliards d’euros en août. Une dégradation « en très grande partie due à la forte hausse des prix des hydrocarbures naturels », expliquent les services de la Douane.
En tout état de cause, les tendances actuelles devraient perdurer et continuer de peser sur la croissance française d’ici à la fin de l’année, comme vient de le souligner l’Insee dans sa dernière note de conjoncture . Selon les statisticiens publics en effet, les échanges extérieurs devraient amputer la croissance de l’Hexagone de 0,6 point de PIB au troisième trimestre et de 0,1 point au suivant.