En France, comme ailleurs en Europe, les prix grimpent tous les mois un peu plus. Déjà en hausse de 2,2 % en septembre , les prix à la consommation ont augmenté de 2,6 % sur un an en octobre dans l’Hexagone, selon les données provisoires publiées ce vendredi par l’Insee. L’indice des prix harmonisés (IPCH) – qui est calculé sur un périmètre un peu différent de celui retenu par l’Insee mais permet les comparaisons internationales – affiche sur la période une hausse des prix en France de 3,2 %.
Comme depuis plusieurs mois, la flambée des prix de l’énergie, en particulier du gaz et des produits pétroliers, qui pèse pour près de 8 % dans l’indice, demeure la principale explication à cette poussée inflationniste. Ils ont bondi de 20 % sur un an. Mais ceux des services accélèrent aussi (+1,8 %).
En revanche les prix de l’alimentation et des produits manufacturés ralentissent. « Sur un mois, les prix à la consommation augmenteraient de 0,4 % après s’être repliés de 0,2 % en septembre », précise l’Insee. Le recul des prix de l’alimentation serait moins marqué qu’en septembre. Et de leur côté les prix des produits manufacturés ralentiraient.
« Plus longue que prévu »
Jusqu’où cette inflation montera-t-elle et quand va-t-elle s’arrêter ? « La poussée d’inflation sera plus longue que prévu », a averti jeudi la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde. Et elle va continuer d’augmenter cette année. Selon Selin Ozyurt, économiste chez Euler Hermes, « l’inflation devrait durer deux ou trois trimestres encore». Mais «les prix devraient s’assagir lorsque les goulots d’étranglement et les pénuries dans l’industrie vont se normaliser, sans dote au second semestre 2022, au plus tard à la fin de l’année prochaine », estime-t-elle.
Il y a quinze jours, la Banque de France a elle aussi indiqué que l’horizon n’était plus la fin de l’année, avec un pic à 2,75 % comme anticipé en septembre dernier. Sur le fond, la Banque de France explique toujours la poussée actuelle par la réouverture simultanée des économies mondiales et les phénomènes de pénuries qui l’accompagne.
Non seulement la hausse peut durer « plusieurs trimestres » encore, mais elle pourrait être « plus forte » qu’attendue. Les prix à la consommation des produits manufacturés « ont accéléré au troisième trimestre », constatent Yannick Kalantzis et Youssef Ulgazi de la Banque de France.
A ce stade, ces experts, comme la plupart des économistes, estiment toutefois que le phénomène sera temporaire et qu’il s’atténuera progressivement au cours de l’année prochaine.