Contrat d’engagement : la reprise d’emploi des jeunes précaires, priorité de l’exécutif

Le contrat d'engagement présenté ce mardi cible un demi-million de jeunes durablement précaires. L'exécutif leur promet un soutien sans précédent, assorti d'une allocation sous condition, en échange de l'engagement à suivre des activités, sur 12 mois au maximum.


French Prime Minister Jean Castex (C), flanked by France's Labour Minister Elisabeth Borne (R), gestures as he delivers a speech following a visit to meet young job seeker at the "MIssion local" in Vitry-sur-Seine, near Paris, on November 2, 2021. (Photo by JULIEN DE ROSA / AFP)

« Ni RSA jeunes auquel nous ne croyons pas. Ni extension de l’existant qui n’a pas permis […] de faire baisser suffisamment le chômage qui les frappe. » Dans la foulée de l’annonce assez minimaliste par Emmanuel Macron, ce mardi peu avant 8 heures sur Facebook , Jean Castex a replanté le cadre politique dans lequel s’inscrit le « contrat d’engagement jeune », l’arme anti-précarité des moins de 26 ans promise par le chef de l’Etat lors de son allocution du 12 juillet.

Ex-garantie jeunes universelle, ex-revenu d’engagement, objet d’une bataille entre le ministère du Travail, qui le souhaitait en version XXL , et Bercy qui cherchait à limiter la facture, ce nouveau dispositif est « l’occasion de dépasser une vision binaire de l’aide aux jeunes », a déclaré le Premier ministre lors d’une visite plus solennelle à la Mission locale de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Avec deux partis pris assumés.

Cible limitée

Primo, le dispositif sera concentré sur 500.000 (sur 1 million estimé) jeunes « durablement » ni en étude, ni en emploi, ni en formation. En clair, à ceux qui ont le plus besoin qu’on leur mette le pied à l’étrier pour trouver un travail, dans une logique de donnant donnant. Le top départ étant prévu le 1er mars, l’objectif affiché est d’en engager 400.000 l’année prochaine .

Secundo, le but affiché, le seul, est de trouver un emploi, le plus rapidement possible, pas de s’engager dans un accompagnement sans fin, d’autant que la forte baisse du chômage s’y prête. « C’est bien parce qu’il y a des emplois non pourvus que nous assumons de ne pas verser une allocation à tout jeune qui serait en recherche d’emploi avec le risque fort d’installer une prime d’inactivité », a ajouté Jean Castex.

Concrètement, le contrat d’engagement sera éligible aux 18-25 ans, au cas par cas pour les mineurs. Après un diagnostic complet, il leur faudra s’engager à suivre une ou plusieurs activités définies avec un conseiller référent, de la Mission locale ou de l’agence Pôle emploi principalement. Atelier, formation, stage, contrat aidé, Ecole de la 2e chance… la panoplie d’outils du plan « 1 jeune 1 solution » y pourvoira. Le tout à raison de 15 à 20 heures par semaine sur 12 mois maximum (avec dérogations possibles).

Donnant donnant

C’est, insiste l’exécutif, la grande différence avec la garantie jeunes dont l’intensité du suivi s’étiole après six semaines. Elle va d’ailleurs disparaître en tant que telle. « Le niveau d’intensité de l’accompagnement sera sans précédent », promet-on dans l’entourage du Premier ministre, où l’on envisage que chaque jeune voit son conseiller au mois une fois par quinzaine.

Un effort particulier va être fait vers les associations pour aller chercher les décrocheurs et les aider à résoudre les questions de logement, de mobilité ou de santé. Une allocation de 500 euros maximum par mois pourra être versée sous conditions, de ressources par exemple. Fort de la logique macronienne de droits et devoirs, tout manquement, refus de suivre une formation ou de prendre un emploi par exemple, interrompra son versement.

En plus d’un cahier des charges unique, une application mobile permettra de casser les silos entre les Missions locales, Pôle emploi et tout autre opérateur appelé à faire signer des CEJ. Le jeune pourra échanger avec son conseiller, voir son planning ou encore accéder à des offres d’emploi.

Réactions diverses

Pour financer ces contrats et embaucher des conseillers supplémentaires (900 CDI à Pôle emploi par exemple), 550 millions de crédits supplémentaires vont être inscrits dans le budget 2022 , qui s’ajouteront aux 2 milliards déjà fléchés en formation et mesures diverses. 

Favorable à la création d’un droit universel, ouvert à tous les précaires sans questionnement d’une année à l’autre, la Fage, première organisation étudiante, a estimé par la voix de son président Paul Mayaux que les annonces n’étaient pas à la hauteur sur plusieurs points : conditions posées à l’allocation, critère d’âge, exclusion des jeunes qui occupent des emplois irréguliers.


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